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puce De Gaulle et les communistes
Henri-Christian Giraud  (Editions Perrin)  octobre 2020

Cette année aura été l’occasion pour moi de lire de nombreux ouvrages sur De Gaulle, souvent édités chez Perrin. L’ouvrage d’Henri-Christian Giraud devrait être le dernier lu le concernant pour cette année qui aura été d’une grande richesse pour ceux comme moi qui souhaitaient en apprendre plus sur l’homme politique, sur le militaire ou encore le stratège.

Avec cet ouvrage, le journaliste traite des relations entretenues par De Gaulle avec le parti communiste, nous montrant un aspect de la vie du général de Gaulle que l’on connaît moins. L’ouvrage sorti à la fin des années 80 en deux parties se voit obtenir une nouvelle réédition en un seul volume, avec quelques remaniements issus d’archives récentes que l’auteur a pu utiliser pour ouvrir de nouvelles pistes de réflexion sur le "comment et le jusqu’où" de l’aventure gaullo-communiste.

Tout démarre le 26 septembre 1941, une lettre du kremlin parvient au quartier général de Carlton Gardens à Londres. Staline accepte de reconnaître le général de Gaulle comme "chef de tous les français libres". A une époque où les britanniques malmènent les intérêts de la France, le général de Gaulle y voit l’occasion de tirer son épingle du jeu. En même temps, ce message marque le début d’une alliance durable et féconde avec l’Union Soviétique, qui favorisera tout au long de la guerre son ascension vers le pouvoir.

Evidemment, le kremlin ne donne jamais rien pour rien. Bien après 1944, de Gaulle devra encore s’acquitter de nombreuses contreparties comme la réhabilitation du PCF, la nomination de ministres communistes au sein de son gouvernement mais aussi son silence sur les agissements de l’Armée rouge en Europe de l’Est. Ces prises de position décisives, et pourtant parfaitement occultes, contribueront à mettre la France dans une position particulièrement ambiguë pendant la guerre froide.

Alors voilà, cet ouvrage qui fut un véritable pavé dans la mare de la légende Gaullienne à sa sortie est particulièrement intéressant car il établit clairement que de Gaulle a joué la carte communiste pendant la guerre. Cela ne peut plus être contredit. Sauf qu’avec cet ouvrage, on nous explique le "comment" de ce choix mais aussi son "jusqu’où".

L’ouvrage est intéressant car il révèle dans un premier temps cet accord secret entre de Gaulle et Staline et l’alliance qui se met en place ensuite entre de Gaulle et le parti communiste français. L’ouvrage dévoile ensuite la mise en application de cette alliance mais aussi les limites de cette alliance. On découvre en lisant ce livre la tactique mise en place par le parti communiste, avec Staline aux manettes derrière pour déstabiliser l’autorité de de Gaulle, ce qui aura notamment pour conséquence son départ du pouvoir en 1946.

Nul doute que c’est avec cet ouvrage que j’ai appris le plus de chose sur le général de Gaulle. C’est aussi celui qui m’a le plus intéressé parmi ceux que j’ai lus cette année sur lui. L’ouvrage est dense, très précis dans ce qu’il raconte, parfaitement documenté et il se lit néanmoins très facilement. C’est donc une excellente idée que de l’avoir réédité en cet année d’anniversaire de de Gaulle.

 

A lire sur Froggy's Delight :
La chronique de "Algérie : le piège gaulliste" du même auteur


Jean-Louis Zuccolini         
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