Scott Emerson, Jérôme Etcheberry, Félix Hunot & Raphaël Dever
Jazz Age Centenaire Edition 1920
(Klarthe Records) décembre 2020
"It was an age of miracles, it was an age of art, it was an age of excess and it was an age of satire." F. Scott Fitzgerald
Le romancier F. Scott Fitzgerald a qualifié les années 1920 comme celles de "l'ère du jazz / Jazz age". Effectivement avec ses rythmes, ses mélodies, et son style d'improvisation, le jazz qui symbolise un nouvel esprit va vivre son premier âge d’or. C’est une période de division culturelle. L’opposition entre une culture urbaine, cosmopolite, moderniste et une culture rurale plus traditionaliste. Une opposition marquée également entre la littérature qui reste l’activité créatrice noble et le jazz, en quête d’une certaine légitimité.
C’est une lutte dans une Amérique des années folles (ou "rugissantes") en mutation marquée par la fin de la Première Guerre mondiale, la prohibition, la montée d’une nouvelle économie de consommation et de divertissement de masse (aidée par le boom des ventes de radios et de phonographes).
C’est à cette époque, à un répertoire de chansons de cette époque : "Whispering" (Malvin & John Schonberger), "Avalon" (Al Jolson, Vincent Rose & Buddy DeSylva), "Waiting for the sun to come out" (George Gershwin, Arthur Francis (Ira Gershwin)), "After you get what you want, you don’t want it" (Irving Berlin), "I never knew (I could love anybody like I’m loving you)" (Tom Pitts, Ray Egan & Roy K. Marsh), "Crazy Blues", "St. Louis Blues" (W.C. Handy)... que s’attaquent Scott Emerson (voix), Jérôme Etcheberry (trompette), Félix Hunot (guitare / banjo) et Raphaël Dever (contrebasse) dans des arrangements qu’ils ont eux-mêmes réalisés.
C’est un plaisir de redécouvrir ces chansons, de se replonger dans cette époque, dans cette atmosphère et l’on sent très bien le plaisir également qu’ont eu les musiciens de jouer ensemble, de jouer avec une certaine sophistication, une certaine classe, un sens du groove, de rendre hommage à cette musique maintenant centenaire.
Décidémment ce mois de janvier est bien triste pour la culture. Marianne Faithfull a tiré sa révérence et c'est encore un peu de tristesse qui s'ajoute à celle plus globale d'un monde tordu. Il reste la culture pour se changer les lidées. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !