Julien Sandrel
(Editions Calmann-Lévy) février 2021
C’est devenu une habitude depuis maintenant quatre ans, celle d’avoir entre les mains le nouvel ouvrage de Julien Sandrel, un auteur qui a su conquérir un fidèle public depuis La chambre des merveilles, son premier roman.
A chaque fois, on se demande comment va s’y prendre cet auteur pour nous faire vibrer, rire et pleurer de nouveau et à chaque fois il y arrive, comme par magie. Après La vie qui m’attendait, puis Les étincelles, le revoilà avec Vers le soleil, un ouvrage inspiré d’une actualité assez récente, celle autour de l’effondrement d’une longue portion du pont de Gênes en août 2018.
Dans cette nouvelle fiction proposée par Julien Sandrel, Tess a décidé de partir vers la Toscane ce 14 août 2018. Elle doit rejoindre pour les vacances sa fille Sienna et l’oncle de celle-ci, un certain Sacha. Alors qu’elle fait étape chez sa meilleure amie à Gênes, un effroyable grondement ébranle la maison et tout s’écroule au-dessus d’elle. Une longue portion du pont de gênes vient de s’effondrer, enfouissant toute la zone. Tess est alors portée disparue.
Lorsque Sacha apprend la catastrophe, c’est tout leur univers commun qui vole en éclats, avec tous leurs mensonges aussi. Sacha n’est pas vraiment l’oncle de cette petite fille de neuf ans. Il est un acteur, engagé pour jouer ce rôle particulier quelques jours par mois, depuis trois ans. Un rôle qu’il n’a même plus l’impression de jouer tant il est attaché à Sienna et à sa mère.
Très vite de dangereux secrets refont surface et Sacha sait qu’il n’a que quelques heures pour décider ce qu’il veut faire si Tess ne sort pas vivante des décombres. Un cruel dilemme se pose à lui, perdre pour toujours cette enfant avec laquelle il n’a aucun lien légal ou écouter son cœur et s’enfuir avec elle pour de bon. En attendant, il décide de cacher la vérité à la petite fille, et de la protéger coûte que coûte.
C’est encore une envolée d’émotions que nous offre Julien Sandrel avec cette histoire familiale. Il se révèle de nouveau comme un formidable conteur d’histoires, en faisant le choix ici de s’appuyer sur un évènement dramatique qui a touché l’Italie il y a un peu moins de trois ans. Il nous parle des liens qui n’ont pas besoin d’être des liens de sang pour être profonds et beaux.
Une fois encore l’ouvrage brille aussi de ses superbes personnages qui nous touchent évidemment, particulièrement la petite fille qui a une particularité qu’elle utilise le mieux qu’elle peut. Sacha est aussi un très beau personnage, sorte de parent intermittent, un acteur privé, très utilisé notamment au Japon d’après ce que nous apprend le livre.
Au final, Vers les lumières porte bien son nom puisqu’il est un ouvrage lumineux, superbement écrit, qui en plus fait la part belle à l’Italie, pays que j’affectionne particulièrement.