Après six ans d’absence discographique, Mansfield.TYA est de retour avec ce nouvel album de 12 titres intitulé Monument Ordinaire.
Ce duo féminin aux 15 ans d’existence depuis leur premier album June est originaire de Nantes. Il est composé de Julia Lanoë et Carla Pallone. La première plus connue sous son nom de scène Rebeka Warrior, a fait partie du duo électro punk Sexy Sushi et plus récemment avec Vitalic de Kompromat (meilleur album 2019 au son électro berlinoise 80’s soutenu à fond par Froggy’s Delight).
Concernant Carla Pallone, elle est violoniste multi-instrumentaliste, en trio avec Vacarme dans des expérimentations violonesques. Elle a signé récemment la musique du film de Stéphane Dumoustier, La fille au bracelet paru début 2020.
L’ouverture de ce disque est assez posé avec "L’acqua Fresca" et son chant aux parole poétiques. L’enchaînement se fait avec "Ni morte Ni connue" et un très efficace mariage du violon (Christelle Lassort aux cordes) et d’une sonorité dance et d’un chant en italien qui donne au tout un côté pop.
On retrouve une sonorité 80’s avec des chœurs religieux sur "Auf Wiedersehen". Musicalement, on sent l’influence d’Eli & Jacno, de DAF et de la new wave et tout cela transposé dans un univers très littéraire.
Le cinquième titre de l’album "Les filles mortes" démarre par une boîte à rythme à la sonorité Bérurier Noir. On découvre alors que derrière le pseudo du guest (qui a écrit les paroles du titre) FanXoa se cache Fanfan ou François Guillemot, ancien chanteur des Béru et aujourd’hui chercheur au CNRS en histoire politique, sociale et culturelle du Viêt-Nam contemporain. Une divine surprise.
On enchaîne sur des titres plus intimistes et posés comme "Petite Italie" ou "Le parfum des vautours".
Le groupe bordelais Odezenne est l’autre featuring de l’album sur deux titres le moyennement convaincant "Le couteau" et le beaucoup plus touchant "Une danse de mauvais goût". L’album se clôture par une note très techno sur "Le sang dans mes veines".
La mort est la thématique omniprésente de l’album. Il y est chanté : "je sais ce que je veux, dans le fond c’est vivre encore, je choisis les précieux pour éloigner un peu la mort". Finalement, à l’écoute de cet album très littéraire et de son climax mi baroque mi new wave, on ressent mélancolie, tristesse, amour et nostalgie et on se sent surtout merveilleusement en vie. Monument ordinaire s’avère être un album précieux pour éloigner un peu la mort.
On signalera que l’album sort chez Warrior Records. Une maison d’édition à l’ambition militante qui affiche clairement ses valeurs (queer, transféministe, anti-raciste et résistante) avec l’objectif de rassembler divers mouvements musicaux : techno, acid, hardcore, chanson mélancolique.
Une tournée importante était prévue à partir de mars prochain avec une date au Trianon à Paris, le 21 octobre 2021.
Notre Dame qui renaît de ses cendres, la fête des lumières à Lyon, le spirituel est partout en cette quasi veille de Noël. Mais ce qui nous illumine chez Froggy's, c'est la culture ! Voici notre petite sélection hebdomadaire à partager avec vous !