Si tu ne connais pas L'Ambulancier, si toi aussi tu rêves de découvrir le processus créatif d'un artiste, alors cette interview que nous a accordée L'Ambulancier à l'occasion de la sortie de son EP L'Ambulancier est idéale.
Je tiens à le remercier pour son accueil et sa disponibilité et je remercie également Yann de Tadam Records d'avoir facilité cet entretien téléphonique.
Bonne lecture et belle découverte à toi lecteur !
Peux-tu tout d'abord te présenter ?
Palem Candillier : Je suis l'Ambulancier, mon nom est Palem Candillier et j'officiais avant dans un groupe qui s'appelle So Was The Sun. Dans mon nouveau projet, je suis accompagné de deux musiciens sur scène. Je propose de l'électro rock.
D'où te vient ce nom de l'Ambulancier ?
Palem Candillier : Je suis tombé sur un uniforme d'ambulancier des Etats-Unis, comme on en voit dans les films et cela a développé tout un imaginaire. Cela m'évoque les films des années 70-80 de John Carpenter ou Michaël Mann et en incarnant ce personnage, c'était une bonne synthèse de ma musique à ce moment-là, un mélange de gros riffs de rock alternatif des années 90 et un peu électro, complètement francophone et je trouvais cohérent avec ce personnage franco-américain.
Comment définirais-tu ton style musical ?
Palem Candillier : Je dis que c'est de l'électro rock en français, mais après je n'aime pas forcément définir mon style musical en faisant appel à des genres. J'aime bien la trans, les loops, le côté electro, sample de ma musique et d'un autre côté le chant en français à la Alain Souchon.
Quelles sont tes principales inspirations musicales ?
Palem Candillier : (Rires) Houla, il faut remonter à l'adolescence ! Bien sûr, il y a les Beattles, Placebo qui a eu une grosse influence pour moi. Il y a aussi Sonic Youth pour la musique, les paroles, c'est vraiment là d'où je viens. Il y a tellement de groupes que je pourrais citer. Je parlais d'Alain Souchon dans les histoires et l'écriture de paroles.
Pourquoi as-tu choisi de chanter en français alors que dans So Was The Sun, tu chantais en anglais ?
Palem Candillier : J'ai toujours un peu écrit en français et il a fallu un peu de temps avant que je m'autorise à faire écouter aux gens. Et une fois que j'ai tourné la page de So Was The Sun, je savais que c'était le bon moment, à tel point que je m'imagine assez difficilement réécrire en anglais et je trouve que l'on a une belle langue, que c'est dommage de ne pas l'utiliser, on peut raconter plein de choses avec. Cela me permet de raconter des histoires, de dire des choses différemment de l'écriture en anglais. J'arrive à exprimer les choses différemment en français, de façon plus directe.
Où puises-tu ton inspiration ?
Palem Candillier : Ce qui compte beaucoup pour moi, c'est de parler des choses que je vois. Je n'aime pas donner des leçons, je ne sais pas faire ça et cela ne m'interesse pas. Ce que j'aime, c'est faire part de situation. Parler des conspirationnistes, de ce qui passe à la télé et de la façon dont je vois les choses et de la façon dont cela m'interpelle. Par contre ne jamais, jamais, donner de leçon ou être dans le jugement. Et puis, plus rarement, raconter des choses plus intimes.
Comment as-tu vécu cette drôle de période et comment la vis-tu d'ailleurs encore ?
Palem Candillier : Je l'ai vécu un peu particulièrement par rapport à l'Ambulancier, parce que le projet a démarré juste avant la pandémie et pendant cette période, j'ai cherché à le développer parce que j'imagine que l'on cherche tous des moyens de s'évader et moi je me suis évadé à ma façon dans le projet, développer les clips, le visuel. C'est quelque chose qui m'a beaucoup, beaucoup aidé et j'ai réussi à passer toute cette période avec le côté imaginaire.
C'est un superbe refuge de pouvoir écrire, c'est une consolation et de créer en général, peu importe quoi ! Que l'on soit créatif, que l'on fasse du macramé ou autre chose. Ce qui compte, c'est de créer.
Quels sont tes projets à court et long terme ?
Palem Candillier : Un clip va sortir le 26 mars, en même temps que l'EP. C'est le clip du titre "Monogame", dont je suis très content et que j'ai hâte de montrer. Ensuite, on va continuer d'exploiter cet EP et il y a d'autres titres à clipper.
J'adore faire ça et j'ai la chance de bosser avec les bonnes personnes. J'ai vraiment envie de continuer à développer l'univers de L'Ambulancier de vivre et de le faire vivre, un peu comme une série télé, où on a envie d'en savoir plus à chaque épisode, donc de continuer comme ça.
Je projette de faire un album l'année prochaine. J'ai pas mal de petites chansons qui commencent à s'accumuler et qui attendent leurs paroles, parce que c'est ce qui vient en dernier. Et puis bien sûr, comme tout le monde, je crêve d'envie de faire des concerts et de faire vivre ce projet sur scène, en y allant à fond. L'Ambulancier, c'est aussi une affaire de scène et une envie d'en découdre !
Il y en a beaucoup dans ton cas, qui trépignent d'impatience ! Pour en revenir au clip, c'est toi qui as écrit le scénario ?
Palem Candillier : Il a été co-écrit avec le réalisateur, Seb Antoine. J'ai donné des lignes directrices, de l'univers et surtout par rapport au texte, qui parle d'amour et même de polyamour. Il m'a fait pas mal de propositions et on en a dégagé une histoire. Le clip est une histoire, voilà ! C'est un thriller sentimental.
Et tu vas créer une sorte de suite ou cela n'aura rien à voir ?
Palem Candillier : Il n'y a pas forcément de suite, de concept, à part de faire vivre ce personnage. Et le jouer, parce que c'est ce que j'aime, jouer des personnages, des situations, faire vivre les paroles d'une chanson d'une façon ou d'une autre. Je vais continuer à creuser ça, on pourra picorer d'une saison à l'autre sans être déphasé.
Tu as aussi écrit un livre. Combien de cordes as-tu à ton arc ?
Palem Candillier : Ce livre, qui s'appelle "Nirvana - In Utero" fait partie de la collection Discogonie qui a pour concept de consacrer un livre par album mythique du rock, il y a déjà eu OK Computer de Radiohead, il y a Dominique A qui va sortir, Alain Bashung avec Fantaisie militaire qui a cartonné récemment. Je trouve que c'est une super collection avec un super concept. J'ai eu la chance de pouvoir écrire sur cet album de Nirvana, qu'on appelle l'album testament malheureusement et qui est vraiment beaucoup plus que ça, qui est un album fascinant, à réécouter et à analyser. J'en ai un deuxième sur L'album blanc des Beatles, qui sort en septembre.
Cela te donne envie d'écrire d'autres choses ?
Palem Candillier : J'adore écrire sur la musique ! C'est quelque chose que je fais depuis que je suis gamin, écrire des chroniques, des choses comme ça. Je pense que je serai vite frustré de n'écrire que des documentaires et des analyses. J'aurai envie de créer le lien au bout d'un moment ! Cela aboutira forcément à de la fiction, mais il faut bien préparer les choses et avoir une idée précise de là où on veut aller. Cela risque d'arriver, je ne sais pas quand !
Tu as eu recours à Helloasso pour les précommandes, comment cela s'est passé ?
Palem Candillier : Je suis assez content, parce que pour un premier EP d'un premier projet d'avoir été suivi comme ça et pas seulement par ma famille mais par d'autres personnes qui ont senti qu'elles aimaient le projet, sans forcément le connaître.
A mon échelle, c'est vraiment cool et puis HelloAsso tel que l'utilise le label Tadam Records n'est pas dans un crowdfunding, on est plus dans un système de précommandes avec, quand même des contreparties dedans et heureusement, comme ça les gens donnent ce qu'ils ont envie de donner et se font envoyer ce qu'ils ont envie de recevoir, comme format et surprises.
Le principe de précommande est plus sympa, il n'y a pas ce côté il faut arriver à une somme sinon il ne va rien se passer, là on est dans un rapport différent. Ce que j'aime bien c'est le rapport direct, sans algorithme que Tadam Records essaie de nouer avec le public. C'était super d'être un peu le cobaye dans cette aventure.
C'est le premier disque à sortir sur le label Tadam Records.
Palem Candillier : Oui, après il va y avoir Captain Obvious, qui a commencé les précommandes.
Tu es le seul de l'écurie, si je puis dire, à chanter en français !
Palem Candillier : Oui ! Ce qui est génial avec Tadam Records, c'est que non seulement c'est un label indépendant, égalitaire, écocitoyen, qui est basé sur des valeurs, qui ont du poids dans notre monde actuel mais c'est aussi un label qui représente le rock dans toute sa variété ! Il y a du grunge, du progressif, un rock plus hardcore, moi qui fais plus de l'électro rock on pourrait dire. C'est aussi un label qui représente la créativité française au niveau du rock et ce n'est pas rien !
J'ai pour habitude de laisser les artistes fermer la boutique après moi. Je te laisse donc la parole.
Palem Candillier : Alors je possède une Volvo… (rires). Par contre, si vous avez une Citroën CX, ça m'intéresse (elle est dans le clip).
Le plus important, ce que j'ai vraiment envie de dire c'est : mangez des disques ! C'est très compliqué pour l'industrie musicale alors en attendant que l'on puisse faire mieux, mangez des disques ! N'hésitez pas à soutenir vos artistes en achetant des CD, des vinyles, directement auprès d'eux, sans intermédiaire. Faites aussi vivre les disquaires, les libraires, tout ce beau monde. Mangez des disques parce que c'est ce qui va aider le plus les artistes que vous aimez.
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