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puce Les trois accords
Interview  (Paris)  février 2006

C'est dans leur maison de disque française V2 que je rencontre le duo de chanteurs qui sont à l'origine des Trois accords. Olivier Benoit et Simon Proulx nous parlent en toute simplicité de leurs débuts, leur musique et de l'extraordinaire et inattendu succès outre atlantique. Malgré le décalage horaire, tous deux se plient avec gentillesse au jeu de l'interview qui prend rapidement des allures de causerie entre potes.

Le groupe ?

Simon : Olivier chante dans le groupe...

Olivier : et Simon chante et joue de la guitare.

Simon : Moi je suis celui qui a la voix juvénile, on pourrait même dire énervante.

Olivier : et moi, celui à la voix grave.

Simon : le groupe a commencé en 1997, mais c'était plus un fœtus de groupe. Nous n'étions que tous les deux ...

Olivier : Peu d'avenir...

Simon : ... et pas beaucoup d'ambitions non plus. En fait on en discutait pas, comme ça on était sur de ne pas être déçu !

Olivier : On a participé à un concours dans notre école et on a gagné plus de 70 dollars ! Avec le taux de change ça fait beaucoup ?

A peu près pareil en euros ...

Simon : Il faut dire qu'on avait crée le groupe pour participer au concours car on voulait faire rire nos amis ! Puis finalement ça a continué après en jouant dans les sous sols de nos copains, dans les bars.

Olivier : Mais on continuait en même temps nos études, ça n'était qu'un passe-temps. A l'époque on avait que 16-17 ans. Ça a duré ainsi pendant 3-4 ans puis les trois autres membres se sont joints à nous. A partir de ce moment là, on a fait plus de spectacles. Et puis il y trois ans à peu près on s'est donné à plein temps tant au niveau de la composition qu'au niveau administratif. Et on s'est autoproduit.

Simon : En plus, ça coïncidait avec la fin de nos études !

Olivier : ça nous donnait une bonne raison de ne pas travailler dans le domaine que l'on avait étudié (le droit pour Olivier et l'économie pour Simon).

Les tournants ?

Simon : Au départ, le fait d'avoir un vrai groupe c'était déjà un tournant (rires) et puis d'avoir rapidement un intérêt de la part des radios universitaires.

Olivier : Ils ont joué nos chansons avant même que l'on ait un album. Ils diffusaient nos démos qui étaient pourtant pratiquement inécoutables. Ça nous a mis la pression pour enregistrer l'album et puis ça a tourné comme ça pendant un an ou deux. Un autre tournant a été la diffusion de « hawaïenne » sur les ondes de musique plus au Québec. Alors les autres radios commerciales ont suivit.

Simon : En fait les tournants ont été la diffusion par les radios universitaires et la sortie du clip. Mais les radios universitaires restent régionales, un peu underground tandis que la chaîne de musique qui passe des clips est reçue dans tout le Québec avec un grand succès. Ça nous a permis de faire des spectacles partout au Québec et d'être connu.

Olivier : Ca a connu une courbe croissante. On a fait pratiquement trois fois la tournée dans des différentes salles. On a commencé par les petits bars et puis ça a augmenté et ça a maintenant des proportions que l'on n'avait pas imaginé.

Simon : Pour l'enregistrement de l'album il y a eut aussi trois phases. Ayant eut du succès sur les radios universitaires, on savait que notre album était attendu.Il y avait peut être 200 ou 300 personnes à Montréal qui attendaient notre album (rires).

On a donc décidé de le faire par nous-même. Puis on l'a envoyé pour le faire masteriser à Jérôme Boivert qui nous a rappelé en nous disant qu'il voulait réaliser notre album. Alors on est retourné en studio, mais toujours en gardant certaines pistes de la salle de bain qu'on avait enregistré 6mois avant. Et quand on a signé avec la maison de disque Indica, on est de nouveau entré en studio avec plus de moyens.

La composition ?

Olivier : Il n'y a aucune logique ! Non, souvent Simon arrive avec une mélodie et un texte et on s'appuie dessus pour faire évoluer la chanson. Ou parfois j'arrive avec un texte et Simon trouve une mélodie.

Simon : on se pose avec Olivier et lorsque l'on a le squelette de la chanson, on va le jouer avec le groupe. On les travaille, les peaufine et elles prennent une autre dimension.

Olivier : Souvent avec la section rythmique, la chanson change de direction, c'est un processus de création pour tout le monde.

Les paroles ?

Simon : La ligne directrice c'est l'absurde. On aurait du mal à y déroger car c'est tellement devenu identitaire.

Comme une marque de fabrique ?

Simon : ça serait difficile d'arriver avec quelque chose de complètement différent. Et puis il y a une recherche de musicalité dans le choix des mots, la sonorité.

Olivier : "Hawaïenne" c'est un bon exemple. On ne peut plus dire ce mot là au Québec sans que la mélodie vienne avec. Et puis surtout on cherche à déstabiliser. C'est dur pour un groupe dont les gens ne connaissent pas les chansons, d'attirer l'attention. A nos débuts, c'était une de nos forces, les gens se disait "y'a quelque chose qui va pas ! " alors on réussissait à les capter. Mais il y a quand même une vraie démarche dans le choix des paroles, dans le sens où on ne pas dire n'importe quoi ! Enfin faut quand même dire n'importe quoi !

Simon : on a un vocabulaire propre, une manière de dire les choses qui s'est développée au fil du temps et de laquelle il serait dur de sortir.

Vous ne vous sentez pas enfermés ?

Simon : Non parce que la marque de fabrique n'est pas restrictive. Elle nous permet dimon'aller dans pleins d'endroits que personne n'a exploré !

Olivier : Je pense que ceux qui sont enfermés dans des ballades d'amour sont plus restreint. On ne pourrait jamais les voir arriver avec un rock qui arrache. Mais pour nous tous les styles musicaux et les thèmes sont possibles. On a de la liberté!

La musique ?

Olivier : On a eu beaucoup d'étiquettes au niveau de la musique. On nous comparait à Wleezer ou à des groupes dans le même genre. Ce qu'on peut dire, c'est que c'est rock !

Simon : C'était difficile car au départ les gens ne savaient vraiment pas où nous mettre. Nos disques étaient dans la section country, punk ou folklorique. Le terme le plus large qu'on ait réussi à trouver c'est rock. On ne fait pas de rap en tout cas !

Influences ?

Simon : Il y en a eut beaucoup ! Etant adolescents on écoutait du punk comme nofx ou Pennywise, et puis après tout le monde a eut des influences différentes. Il y a eu des artistes au Québec comme Mara Tremblay, Fred Fortin que vous ne connaissait peut être pas en France mais qui nous ont beaucoup influencés pour certaines chansons comme "Saskatchewan". C'est difficile de cibler une influence, mais la plus directe que l'on ait pu avoir, c'est Paul & Paul.

Olivier : C'est le groupe sur lequel on s'était basé pour faire notre spectacle à deux. C'est un duo d'humoristes et dans leur spectacle il y avait une section de musique mais vraiment absurde.

Simon : Mille fois plus absurde que ce que l'on peut faire !

Olivier : On fait une musique plus rock et plus musicale tout en gardant l'influence de Paul et Paul.

Les concerts ?

Simon : Au début nous n'étions qu'un groupe de spectacle. Notre identité s'est forgée en faisant rire les amis, en disant des conneries entre les chansons. La musique était presque accessoire. Mais ça a changé depuis ce temps là, c'est devenu un projet beaucoup plus musical. Reste qu'il y a toujours le même désir de faire rire et sauter le public que lorsque l'on était dans les sous sols de nos amis. Le but est de créer un contact assez rapidement et d'avoir autant de plaisir pendant les chansons ou les interventions.

Olivier : Avec le succès au Québec, on aurait pu se contenter d'aligner les chansons, mais tous les soirs on prenait des risques avec des interventions. Le spectacle est très improvisé et on se jette autant à l'eau devant 40000 personnes que lorsque l'on était devant dix personnes.

Simon : Si on ne va pas chercher les gens pour les amener ailleurs, si il n'y a pas d'interventions, de contact, le spectacle est moins bon, plus ordinaire. C'est vraiment essentiel pour nous d'arriver et de capter la personne.

Les différences France / Québec ?

Olivier : Ici on revient un peu au point de départ car il faut convaincre les gens. On a déjà fait un concert à Paris (en octobre dernier à la maroquinerie) et ça c'était bien passé. On était content de voir que les interventions entre les chansons passaient également bien. Les gens semblaient bien comprendre ... tout du moins ils souriaient !

Simon : C'est plus difficile, mais c'est plus motivant ! Au début c'était vraiment ça, arriver avec quelque chose de dérangeant ou choquant. Et il y avait des réactions spéciales ! Au Québec, depuis environ un an et demie, il y a moins ces réactions car le public connaît les chansons et sait à quoi s'attendre ... Donc donner ici, à des gens qui ne nous ont jamais vus en spectacle c'est exaltant, comme à la bonne vieille époque !

Olivier : C'était surprenant car on s'attendait à ce qu'il ait une montée en puissance durant le spectacle. Qu'il faille aller les chercher, alors que dès le départ ça a sauté dans tous les sens. Je pense que beaucoup de gens présents connaissaient déjà l'album. Il devait y avoir aussi des québécois dans la salle et leurs amis français à qui ils avaient pris le temps d'expliquer le concept. Maintenant on va voir ce que ça donne dans des endroits plus grands.

Simon : À la Maroquinerie, on avait l'impression que l'on était considéré comme un groupe punk alors qu'au Québec, on est considéré comme faisant un peu de tout. Là bas ça slam un peu, mais ici, tout le monde slam pendant tout le spectacle.

Olivier : On pensait que les français seraient plus timides !

Succès en France ?

Simon : C'est difficile à prévoir ! Car il y a peu être un décalage au niveau de l'humour par exemple. Au Québec l'absurde est assez généralisé ...

Olivier : Montréal est un peu la capitale de l'humour avec le festival "Juste pour rire" ... Alors c'est sûr qu'un groupe qui allie humour et musique ça allait accrocher. Ici, je pense surtout qu'on va plutôt percer au niveau intellectuel (rires). Mais ce qui est le plus difficile, quand on est loin, c'est d'établir des contacts. On a trouvé V2 puis un tourneur. En France on n'attend pas vraiment le succès immédiat, c'est plus une expérience, on se fait plaisir.

Nouveaux morceaux ?

Olivier : Il y a des morceaux que l'on ne joue qu'en concert et que l'on n'enregistrera jamais, car ils apportent un peu plus au spectacle mais qui n'apporteraient rien sur cd. C'est drôle sur le moment, mais il faut vraiment être en live, dans l'ambiance pour les apprécier pleinement.

Simon : Et puis il y a aussi une chanson du prochain album que l'on fait depuis un petit moment déjà. Mais on ne veut pas trop en jouer d'autres car on ne veut pas qu'elles se figent.

Olivier : L'album doit sortir au printemps ou à l'automne prochain au Québec.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Gros mammouth Turbo des trois accords
Les trois accords en concert à l'Elysée Montmartre (3 février 2006)

En savoir plus :

Le site officiel des Trois accords


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