Ces petits riens qui nous animent... de Claire Norton est paru en juin 2020 chez Robert Laffont. C’était le roman de l’été du premier déconfinement quand on pensait que c’était presque fini. Il s’agit du troisième roman de Claire Norton et le quatrième est fraichement paru ce jeudi 1er avril et s’intitule Celle que je suis, toujours chez Robert Laffont.

Donc on est à Paris dans le monde "de juste avant" quand Charlène, une adolescente, menace de se jeter d’un pont au milieu du parc des Buttes-Chaumont et que trois inconnus que l’on a suivis brièvement jusqu’à cet instant de leur vie se précipitent pour l’en empêcher. Un cinquième personnage arrive à travers la figure d’un père démissionnaire et fermé. Les négociations pour empêcher le drame aboutissent finalement par une promesse commune d’aider la jeune fille dans ses recherches pour retrouver sa mère biologique.

Les personnages presque caricaturaux en début de roman sont plus affinés au fil de l’histoire. L’intérêt premier pour ses trois inconnus, qui s’agacent presque mutuellement dans les premières minutes de venir en aide à Charlène, n’est d’abord que de reporter une échéance de décision dans leur propre vie. Et finalement leurs différences se complètent, une véritable amitié de celle que l’on ne choisit pas apparaît. Elle est le fruit du hasard et de la capacité que nous avons tous à se laisser emporter dans des histoires étranges pour en apprendre plus sur nous-mêmes. Ils s’engueulent, ils sont parfois rattrapés par leurs démons mais la fin est lumineuse.

A travers Aude, Alexandre, Nicolas et Jérôme, Claire Norton interroge notre rapport à l’adultère, à la quête d’identité à l’homosexualité et à la parentalité. Une écriture visuelle très efficace. Le rythme fait que l’on se prend vite d’affection pour le petit groupe.

En philosophie "Tout ce qui existe est le fruit du hasard et de la nécessité", on est pile dans une histoire de hasard et d’urgence nécessaire, et comme il faut se faire du bien il n’y a pas de drame. On a jamais été aussi proche de Noël ? Alors c’est le livre qu’il faut pour un dimanche avec un chocolat chaud et la lumière sur les saints de glace.