Voilà un ouvrage particulièrement original que j’ai eu la chance de recevoir par surprise, que j’ai donc pu lire avec grand plaisir. Je connaissais les éditions Autrement pour leurs romans, souvent chroniqués sur le site, pour leurs atlas, toujours de grande qualité que j’achète assez souvent pour les utiliser pour mon activité professionnelle, je les redécouvre avec cet ouvrage d’une grande érudition qui nous dévoile l’histoire des conventions cartographiques.
L’ouvrage de Mick Ashworth, directeur d’une agence de cartographie et membre de la Royal Society de Londres est tout simplement superbe dans sa réalisation soignée autour d’un papier glacé de qualité qui nous permet d’avoir des cartes en couleur superbes. L’ouvrage est donc tout d’abord un magnifique objet.
Mais si le contenant est superbe, le contenu est aussi à la hauteur du contenant. C’est vraiment une riche idée que celle de nous expliquer d’où viennent les conventions qui rendent les cartes que l’on utilise lisibles par tous et compréhensibles au premier regard. Pourquoi le Nord est-il en haut d’une carte ? Pourquoi les forêts sont-elles dessinées en vert et les fleuves en bleu ? Toutes ces questions qui nous semblent évidentes ont une réponse dans cet ouvrage didactique et passionnant.
L’ouvrage est constitué de plus de 80 cartes anciennes et modernes qui, au-delà de se limiter à un manuel technique de cartographie, nous permet de voyager parmi les plus belles cartes de l’histoire. Il nous permet de comprendre la structure des cartes en s’intéressant sur le nord, la latitude et la longitude, les différentes projections cartographiques, la notion d’échelle aussi et l’importance de la légende.
Une partie de l’ouvrage est consacrée aux symboles, qu’ils soient cartographiques, ponctuels, linéaires, de surface et de couleurs. Les symboles linéaires existent depuis le début de la cartographie, la couleur joue un rôle crucial dans la cartographie depuis l’Antiquité.
Une partie qui m’a semblé un peu plus technique est consacrée à la représentation du relief avec les points de cotés et les sondages qui permettent de connaître la profondeur des fonds marins. On y parle aussi de cartes topographiques, de courbes de niveau et autres isobathes. Ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus, mais cela a le mérite de nous expliquer d’abord ce qu’elles sont puis des cartes quantitatives avant de terminer par les cartes géologiques et hydrographiques, et ce qui se cache dessous.
Au final, la lecture de cet ouvrage de grande qualité qui nous propose de superbes cartes qui vont du Moyen-âge jusqu’à la période contemporaine nous permet de voir que la cartographie et ses conventions sont universelles, que les normes et nomenclatures sont devenues communes alors que cela n’a pas toujours été le cas.
Bien que géographique, cet ouvrage au final nous raconte une superbe histoire celle d’un langage partagé, celui de la représentation du monde. Il va trouver très rapidement sa place dans ma bibliothèque constituée déjà de superbes ouvrages historiques. |