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puce Ne pas finir comme Roméo et Juliette
Théâtre des Abbesses  (Paris)  octobre 2021

Ciné-spectacle conçu, écrit et mis en scène par Métilde Weyergans et Samuel Hercule, avec Samuel Hercule, Métilde Weyergans, Timothée Jolly et Mathieu Ogier.

Le spectacle s’ouvre sur un noir fondu. Samuel Hercule, se saisissant d’un micro tout juste descendu du plafonnier énonce d’une voix grave et langoureuse, digne des programmes radiophoniques nocturnes, un horoscope Shakespearien des plus troublant. Ce sera une des seules références explicite au dramaturge anglais dont la tragédie phare figure pourtant dans le titre de la pièce.

Déroutant, original, interpellant, créatif… beaucoup de qualificatifs viennent à l’esprit pour décrire "Ne pas finir comme Roméo et Juliette", ciné-spectacle basé sur un conte surnaturel écrit, réalisé et mise en scène par le duo Métilde Weyergans et Samuel Hercule.

S’il ne traite pas de l’animosité séculaire entre les Montaigu et les Capulet cet ovni théâtrale qui mélange la projection d’un film et une performance en direct de doublage et d’interprétation n’en dépeint pas moins un monde coupé en deux par une frontière imaginaire et que personne ne pense à remettre en question : celui des visibles et des invisibles.

Ces deux communautés vivent de part et d’autre d’un pont qu’aucun n’ose plus franchir. On ne se souvient plus vraiment pourquoi mais tous ressentent au fond d’eux même que c’est mieux comme cela. Jusqu’au jour où Romy, une jeune invisible, décide d’aller voir la mer de l’autre côté du pont. Tout comme dans la pièce de Sir William, cette plongée voulue initialement comme momentanée de l’autre côté, va se transformer en une histoire de lutte pour casser les barrières mentales et vivre une vie choisie et non plus subie.

Sur scène, Samuel Hercule et Métilde Weyergans interprètent tous les personnages du film qui est projeté tout du long de la représentation en fond de scène, tandis que Timothée Jolly et Mathieu Ogier, qui co-signent la musique, sont les maîtres de la mélodie. Avec leur voix, quelques accessoires et un art maîtrisé du bruitage, ils donnent tout quatre vie à un monde autrement à plat.

Outre le fait d’éveiller la curiosité du spectateur sur l’emploi d’une poubelle pour figurer un feu d’artifice, cette drôle de figure performative, inspirée du cinéma muet sans en utiliser les codes, questionne habilement la valeur du jeu théâtral face à son confrère cinématographique sans les opposer, bien au contraire.

Beaucoup d’habiles trouvailles sont essaimées au cours du spectacle, comme le principe des masques (conçus par Adèle Ogier) qui donnent figurent humaines à nos invisibles et les quelques accessoires utilisés par les personnages du film et qu’on retrouve sur scène, permettant la continuité narrative entre les deux niveaux.

La lecture à plusieurs niveaux de l’histoire d’amour entre Romy et Pierre donne une profondeur supplémentaire à la fable, l’utilisation de l’invisibilité comme code d’appartenance à un groupe n’étant pas sans portée philosophique ou politique. Elle pose en effet plusieurs questions : est-ce que notre nature sociale se construit forcément en marginalisant l’autre ? Est-il possible de faire exister pour soi et pour autrui ce que l’on ne voit pas ? Peut-on réinventer ses codes de pensée sans entrer en insoumission ?

En réunissant par leur travail l’image et le son, Samuel Hercule et Métilde Weyergans, démontrent alors par l’exemple qu’un point de rencontre, voire de coopération est possible entre des mondes que la pensée humaine voudrait opposer, pour peu qu’on s’en donne la peine. Ils ouvrent ainsi la porte vers quelque chose de plus grand.

 

Cécile B.B.         
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Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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