L’alliance des timbres du cor, de la clarinette et du piano n’est plus à prouver. Elle l’est démontrée ici encore une fois, enfin cinq fois, sous les plumes de Nicolas Bacri, Jean-Jacques Charles, Karol Beffa, Johan Farjot et Olivier Calmel. Cinq compositeurs contemporains, cinq visions de ce trio mais le même allant, jeux de couleurs, mélodiques, harmoniques ou des modes.
Les ombres errantes de Karol Beffa est la transposition pour clarinette, cor et piano de son trio les ombres qui passent pour violon, violoncelle (ou alto) et piano. A la richesse, au tumulte sonore se mêle quelque chose de presque crépusculaire. Quasiment a contrario du lumineux A thing of Beauty d’Olivier Calmel, du méditatif, impressionniste mais sinueux Menaces de l’arc de Johan Farjot, et des Points Cardinaux de Jean-Jacques Charles. Le lyrisme nous irons le chercher dans le bien nommé Trio Lirico de Nicolas Bacri.
Entre ces cinq pièces les trois musiciens virtuoses : Julien Chabod à la clarinette, Pierre Rémondière au cor et Julien Gernay au piano tissent comme une toile. Et si on se laisse aller à une écoute d’une traite, oubliant les différents compositeurs, les différentes variétés esthétiques le tout entre en résonnances et se transforme en de très belles figures fractales. |