En 2012, le Musée Marmottan Monet, détenteur de la plus grande collection mondiale d??uvres de Berthe Morisot, consacrait une exposition monographique à cette figure féminine notoire du groupe des impressionnistes, à travers le motif du portrait, et plus précisément celui de sa fille Julie.
En 2021, et toujours sous le commissariat de Marianne Mathieu, historienne de l?art et directrice scientifique dudit musée, il propose avec "Julie Manet - La mémoire impressionniste" une exposition en miroir ordonnée autour du nom et de la figure de Julie Manet, descendante d'une lignée d'artistes, fille des peintres Berthe Morisot et Eugène Manet, épouse du peintre Ernest Rouart et peintre elle-même.
Ce qui entraîne une incursion dans l'histoire de l'impressionnisme selon cinq axes dont elle est le pivot : Julie Monet modèle, peintre, diariste, collectionneuse et agent de promotion et de reconnaissance de l'oeuvre familiale.
Julie Manet au coeur de la constellation impressionniste
Et ce dans tous les sens du terme. Car née dans une famille de peintres affiliés au mouvement impressionniste, elle est immergée dans ce cercle artistique et, sujet d'affectueuses attentions, elle devient un modèle de prédilection pour le traitement du thème de l'enfance.
Modèle incontournable pour sa mère Berthe Morisot qui compose depuis sa naissance ("Le berceau") à son adolescence avec l?ultime portrait avant sa mort prématurée ("Julie au chapeau Liberty") un véritable album pictural constitué de portraits ("Julie rêveuse") ou en modèle archétypal ("Fillette au jersey bleu").
De même, dans son environnement quotidien dans des scènes d'intérieur ("Julie Manet et sa levrette Laërtes") ou de plein air dont elle est le motif principal ("Jeune fille dans un parc", "Au bord du lac") et aux côtés de membres de sa famille et en premier lieu son père ("Eugène Manet et sa fille dans le jardin de Bougival", "Eugène Manet et sa fille").
Julie Manet est également portraiturée par d'autres peintres tels son père Ernest Rouart ("Julie Manet peignant", "Portrait de Julie Manet", "L?heure du thé") et Pierre Auguste Renoir, ("Julie Manet ou L?Enfant au chat", "Portrait de Julie Manet", "Le Chapeau épinglé").
Sous le regard de celui-ci, et dans le sillage stylistique de sa mère, elle se consacre à la peinture ( "Portraits de Jeannie au piano et de Paule l?écoutant", "Jeune fille au chien", "Le Mesnil", "Avant le bal") sans jamais (pré)tendre à un statut professionnel.
un diaporama de l'exposition in situ
Pour Julie Manet, la peinture est une passion qu'elle partage avec son mari Ernest Rouart, lui aussi issu d'une dynastie de peintres, avec lequel elle va constituer une impressionnante collection de toiles de Poussin à Monet dont une sélection est présentée dans un accrochage façon 19ème siècle.
Et une passion mémorielle pour l'oeuvre maternelle avec une démarche constante en faveur de la reconnaissance de l'oeuvre de sa mère et de son entrée dans les frileuses institutions muséales françaises qui donnera lieu à une rétrospective à l'Orangerie en 1941.
L'exposition comporte également un focus "Julie Manet diariste" avec des documents, dont le tapuscrit, relatifs à son journal, récemment réédité aux Editions des Cendres qui apporte une contribution éclairée sur le milieu impressionniste au temps de sa jeunesse.
En préambule à la visite
se remémorer les expositions monographiques récentes consacrées à Berthe Morisot :
"Berthe Morisot" au Musée Marmottan Monet en 2012
"Berthe Morisot (1841 - 1895)" au Musée d'Orsay en 2019, la conférence inaugurale de l?exposition "Berthe Morisot (1841-1895)" au Musée d'Orsay et un diaporama de la monstration in situ |