Ginger ale, c'est avant une boisson gazeuse aromatise au gingembre et au citron. C'est aussi Happy House. Un single sorti à l'automne 2002, une petite perle pop légère comme l'été qui s'en va. Réminiscence 80' dans la voix et trémolos dans la guitare.
Quatre ans plus tard, la fête disco est finie, le rimmel a coulé. Seul reste la musique de Angèle David-Guillou, la chanteuse, et Stéphane. Une musique dénuée de toute artifice, aux sonorités plus allemandes que le premier opus.
Un album résolument rock et sombre, batterie lourde sur "Un été dans le vent" avec des paroles miraculeusement en français. Ca passe. Et même plutôt bien. Daggers drawn reste un retour aux affaires réussi, en dépit des difficultés rencontrées (Label, départ de Jonathan). "The rules of the market", justement, tombe à point, avec ses claviers électriques. "We like your music he said, and we gonna make a star of you" minaude Angèle, clairvoyante sur l'industrie du disque, réaliste comme une artiste qui sort un deuxième album. Pas de compromis, encore moins de promesses.
La tonalité penche du coté de Ladytron et ses voix froides. Ses beats glacés ("Out of the blue") penchant néanmoins du coté des sentiments. Le nouveau duo français prouve, comme Air en son temps, qu'une autre voie est possible pour l'électronique gaullienne. Un petit coup de banjo nomade sur "Heat wave", pour se diversifier, creuser le sillon d'une voix nonchalante et blasée. Quitte à s'apparenter à Goldfrapp et Alison sur "Dreams of floating", une chanson portée par l'écume en slow-tempo, Une parenthèse mielleuse dans un album butinable à l'envie.
Faute de goût ou magie des collaborations, Michael Furnon de Mickey 3D s'incruste sur "Un peu après minuit". On eut préféré 3D de Massive, une autre époque et d'autres rythmes…Peu importe, la musique bubblegum de Ginger Ale se digère toujours aussi bien.
Avec du gingembre et une limonade, sous le soleil irradiant de février, en écoutant le très "Depeche Mode Strange", chanson de clôture qui ouvre l'envol vers d'autres cieux. |