Monologue dramatique d'après le récit éponyme de Henri Alleg dit par Stanislas Nordey dans une mise en scène de Laurent Meininger.
Stanislas Nordey est un émérite passeur de textes et de paroles, même indicibles, et nulle surprise à ce qu'il travaille sous la direction de Laurent Meininger, un des compagnons de sa route de comédien, qui a choisi de porter sur scène un texte au tragique bouleversant pour, indique-t-il dans sa note d'intention, "délivrer de l’horreur et aller vers la paix". Ce texte est celui du récit-témoignage "La Question" écrit in situ en prison et en temps réel pendant la Guerre d'Algérie par Henri Alleg*, journaliste et militant du Parti communiste algérien qui a été soumis à la torture par des militaires français. Le titre renvoie au supplice de la question en usage dès l'Antiquité comme outil d'obtention d'informations ou d'aveux dans des procédures judiciaires anciennes supposées révolues et à la torture pratiquée lors des conflits armés au nom de la Sécurité d'Etat, et, bien qu'interdite par la Déclaration universelle des droits de l'homme, encore utilisée comme méthode de répression comme méthode de répression par les régimes totalitaires.
Mais également au sens étymologique du mot comme questionnement indispensable à la réflexion, démarche à laquelle s'attache Laurent Meininger dans sa conception du théâtre comme un "théâtre de l’essentiel" pour relayer les hurlements du monde et dénoncer les tragédies contemporaines au sein de sa bien nommée Compagnie Forget me not.
Sur le plateau nu, seul un rideau mouvant en fond de scène,le cri d'un homme d'hier porté par la voix d'un comédien d'aujourd'hui. Stanislas Nordey. Aucune démonstration performative. Seules sa maîtrise de la profération sensible et son explicite gestuelle des mains. |