Comédie vaudeville de Valentin Kataiev, mise en scène de Patrick Dray, avec Nina Batlaj, Antoine Cafaro, Patrick Dray, Christophe Leduc, Nathan Lefevre, Mathilde Lejeune, Florence Paris et Camille Remy.

Ecrite en 1947, la partition du russe Valentin Kataiev constituant son fait de gloire théâtrale démontre qu'il était possible de rire de tout du temps de l'URSS, en l'occurrence des travers du bureaucratisme et de la nomenklatura, au demeurant toujours d'actualité contemporaine même hexagonale, en usant des codes du vaudeville.

Soient donc la loufoquerie de personnages un brin caricaturaux et l'empilement de quiproquos autour d'un argument trivial sans intérêt - l'obtention d'un bon de livraison de peinture - ordonné autour de la course-poursuite signifiée par le titre "Je veux voir Mioussov" qui emprunte au jeu du furet.

En l'occurrence, cette dernière est déclenchée par un fonctionnaire tenace (Christophe Ledeuc) venu solliciter le supérieur compétent, le fameux Mioussov (Patrick Dray), qui réside temporairement dans la réputée maison de repos "Les Tournesols" dans laquelle va se dérouler une folle journée.

Et ce entre son personnel, une directrice exubérante (Florence Paris), une sémillante réceptionniste (Mathilde Lejeune) et un huluberlu médecin (Nathan Lefèvre), les résidents dont une excitée à la libido fantasmatique (Camillle Remy), une pétulante agronome décorée (Nina Batlaj) et son mari explorateur polaire (Antoine Cafaro).

Le décor modulable en carton-pâte de Valérie Jung ménage maintes issues dérobées pour l'effet "portes qui claquent" et assurer les chassé-croisés propres au genre auxquels s'évertuent les protagonistes revêtant les délicieux costumes également aux couleurs soleil d'Anne de Vains.

A l'adaptation et à la mise en scène, de surcroît épatant au jeu dans le timoré rôle-titre, Patrick Dray s'en donne à choeur joie tout comme, sans verser dans le sur-jeu forcé, bien distribuée et toujours pince sans rire, la Troupe des Absurdistes, qui soutient le rythme effréné appuyant la mécanique comique.

Donc divertissement assuré.