Comédie policière d'après un roman d'Agatha Christie, mise en scène Frédérique Lazarini, avec Sarah Biasini, Pablo Cherrey-Iturralde, Cédric Colas, Antoine Courtray, Stéphane Fiévet, Emmanuelle Galabru, Françoise Pavy et Robert Plagnol.
Ressortant au théâtre de genre, la comédie policière déployant une intrigue criminelle dans le registre du boulevard qui a connu son heure de gloire dans les années 60, suscite un regain d'intérêt - et un succès tant public que critique - dans une déclinaison résolument humoristique sans souci de réalisme.
Tel est le cas de "Un visiteur inattendu" que Frédérique Lazarini met en scène à la façon d'une "murder party" afin de capter l'attention du spectateur, érigé en partenaire avec quelques inserts interactifs, sans jamais le lasser jusqu'à l'inattendu dénouement, en révélant dans sa note d'intention les ingrédients d'une recette réussie : "polar, énigmes, mélodrame, humour, comédie et jeux de l'enfance".
La partition résulte de la traduction et de l'adaptation par Sylvie Perez et Gérald Sibleyras de l'opus théâtral "An unexpected guest" d'Agatha Christie basé sur le classique "whodunit" britannique et un crime dont la résolution emprunte aux modalités du jeu d'enquête le Cluedo avec un crime commis en lieu clos, en l'occurrence la riche demeure d'une famille de la bonne société anglaise, et une pluralité de suspects dont aucun ne nourrissait de louables sentiments envers la victime.
Et tout commence avec un mort et une meurtrière découverts par un inconnu arrivant sur les lieux de manière impromptue qui, fort curieusement, entreprend spontanément d'aider la belle coupable surprise en flagrant délit ce qui va orienter l'enquête sur nombre de pistes, fausses ou vraies.
Frédérique Lazzarini a opté pour une combinaison assumée de la parodie et du divertissement, les codes du sur-jeu cinématographique, du burlesque du cinéma muet au glamour du film noir de son âge d'or hollywoodien, avec, en outre, quelques projections d'inquiétantes images inspirées du cinéma expressionniste et un traitement des personnages qui empruntent à des stéréotypes sur la ligne de crête de la caricature.
Dans le salon ethnique chic de François Cabanat et les costumes époque années 1940 peaufinés par Dominique Bourde, l'affaire est rondement menée au terme d'une judicieuse distribution.
Officient en synergie, et non sans humour au second degré, Cédric Colas, le chevaleresque visiteur, Sarah Biasini, l'épouse et femme fatale, Stéphane Fiévet, le débonnaire fin limier, Françoise Pavy, en mère que n'étouffe pas le sentiment maternel, Pablo Cherrey-Iturralde, le frère caractériel, Emmanuelle Galabru, la dévouée gouvernante, Antoine Courtray, le sardonique garde-malade, et en amant incontournable Robert Plagnol.
La troupe s'adonne au plaisir du jeu qui s'avère communicatif et le public ne boude pas son plaisir. |