Voici la dernière pierre de l'édifice de Robin Foster, Peninsular, entrepris en 2013 (déjà !) et formé en trois tomes dont voici le troisième avec le bien nommé Peninsular III.

Rapide retour sur l'artiste, Robin Foster est britannique mais breton d'adoption en terre de Crozon depuis maintenant de nombreuses années. D'un univers très cinématographique, voire graphique, au travers d'un post-rock des mieux ficelés. Ses collaborations sont nombreuses avec des univers l'inspirant, dont une tournée avec Archive en 2017, multiples collaborations avec Dave Penn (Archive), mais également pour l'univers du cinéma et télévision en signant des bandes originales sur de nombreux projets.

Robin Foster reste fidèle à lui-même sur Peninsular III manœuvrant à merveille les ingrédients d'un excellent post-rock avec des nappes, des guitares agrémentées de reverbe / delay, un rythme entêtant. La production est juste ultra précise, les sonorités se superposent sans s'accumuler à outrance comme ça peut être le risque dans le post-rock, et on se délecte de ce millefeuille suave.

Une sonorité particulière définit Robin Foster, et en image d'une péninsule cette singulière sonorité s'entoure de tous les apparats de la batterie efficace, des guitares multiples aux sons très travaillés et d'une la basse cimentant les mélodies.

Il est intéressant de faire le lien entre les trois volets de cette trilogie :

Peninsular I interpelle, questionne, une musique très visuelle nous positionne dans l'atmosphère des terres sauvages entre terre et mer ;

Peninsular II, nommé "The bridge", est porte en suspens vers un autre lieu, du chant fait son apparition comme pour accompagner ce voyage ;

Peninsular III débouche à la sortie du pont, une brume se dissipe et laisse entrevoir des forces de la nature, du rythme, une fin de voyage avec tous les sentiments d'influences au cœur de ces paysages mystiques du bout du monde du Finistère, plutôt côté embrun que terreux, ça se contemple, ça se vie et ça s'explore.

La boucle est bouclée sur cette trilogie péninsulaire, quelle belle errance musicale que nous propose là Robin Foster. Play it loud comme le précise Robin Foster !