Comédie dramatique de David Hare, mise en scène de Claudia Stavisly, avec Marie Vialle, Patrick Catalifo et Sacha Ribeiro. Un bazar de mobilier hétéroclite et de vieil électroménager (scénographie épatante de Barbara Kraft) devant une rangée de grandes fenêtres sales et lugubres.
C'est l'appartement de Kyra qui vit en banlieue londonienne. Elle est travailleuse sociale et traverse la ville en bus tous les matins pour enseigner à des gosses défavorisés.
L'homme qu'elle a aimé, Tom, restaurateur accompli vivant à Wimbledon lui rend visite à l'improviste. Elle l'a quitté quand Alice, la femme de celui-ci a appris leur liaison. Mais Alice est morte depuis deux ans et il veut la revoir. Tout de suite, malgré une tendresse qui n'a pas cessé, ils se trouvent être aux antipodes. A son arrogance à lui, elle oppose son engagement et son idéal. Sans manichéisme, David Hare montre les ravages de la société moderne et sa course au profit. Marie Vialle et Patrick Catalifo forment un très grand duo de théâtre, leurs échanges sont intenses et nourris et la confrontation où chacun laisse entrevoir ses failles, passionnante. Sacha Ribeiro (Edward, le fils de Tom) complète la distribution avec une touchante émotion. David Hare a le sens des répliques. Tout ici sonne juste. Il offre avec "Skylight" une bouleversante peinture sociale (très bien traduite par Dominique Hollier) toute en demi-teintes que Claudia Stavisky dirige magistralement, servie par des comédiens attachants et en tous points remarquables. |