Seul en scène écrit et interprété par Olivier Maillet dans une mise en scène d'Eric Bouvron.
Trente cinq minutes dans une vie, ce n'est pas grand-chose et c'est un laps de temps où ne peut pas faire grand-chose.
Mais s'il s'agit du temps d'un arrêt cardio-respiratoire, c'est le début d'une éternité et les chances d'être réanimé et de revenir beaucoup beaucoup plus tard à une vie normale, ont été calculées et la statistique est formelle : seuls 0,1 % des victimes ont cette chance. Autant dire une chance sur mille.
C'est pourtant à cette catégorie presque improbable qu'appartient Olivier Maillet, la cinquantaine rayonnante d'optimisme. Comme il aime visiblement appartenir à des groupes très peu fournis, il a décidé d'être l'un des premiers parmi ces 0,1% à monter sur scène pour raconter son expérience de presque mort.
Acteur, professeur de théâtre, pédagogue, il était tout désigné pour le faire. Cet amoureux de la vie qui dégage d'emblée une vraie sympathie n'a pas voulu apparaître comme un "phénomène de foire" et c'est avec une modestie non feinte qu'il raconte son histoire.
Gouailleur, malicieux, il a écrit son texte "35 minutes..." sans chercher à se vanter et pour cela, a choisi des mots simples et un parler populaire. Pour couronner le tout, il s'est astreint à des vers de mirliton qui permettent à sa périlleuse aventure de devenir une épopée quasi burlesque.
En une heure qui passe vraiment plus vite que son coma de cinq semaines, il restitue tout son périple et insiste sur l'aide du corps médical, des soignants, de ses amis et de ses proches qui tous ont participé à son retour gagnant. Il ne le dit pas mais on imagine facilement qu'il est encore plus attentif aux autres qu'il ne l'était avant son accident cardio-respiratoire.
Aidé par Eric Bouvron qui canalise son énergie pour qu'il la partage au plus près avec son public, Olivier Maillet n'interprète pas son spectacle, il revit à chaque représentation sa vie. Quand il arrive à son terme, on le sent un peu étonné d'être là et on a l'impression qu'il se retient de lancer à la cantonade :"Franchement, je n'en reviens toujours pas".
Et pourtant, et c'est tant mieux, on ne le remerciera jamais assez pour son récit dans lequel tout le monde piochera de quoi trouver des raisons de vivre et toujours avec une constante bonne humeur. |