"You drew a circle round me
You drew a circle like a crown
And took my hand through the night
I gave you my soul to fill the gap
Years of solitude"

Il y a toujours eu dans la musique d’Early Spring Horses une délicatesse mêlée de profondeur, une sensibilité. Une poésie fragile, de celle qui donne des frissons. Ce Freediver ne déroge pas à la règle.

Avec Arthur Wilmotte (harpe et guitare) et Ingrid Obled (contrebasse et nyckelharpa), Vincent Stockholm (harmonium, piano, autoharp, chant) propose une musique "folk" toute en finesse que cela soit mélodiquement, dans les atmosphères que dans le choix si pertinent des timbres de la harpe, du nyckelharpa qui donne une force aux vibrations. Une musique propice à l’intimité. Et cette intimité permet la confession, comme dans le premier titre "Cain" : "I've always been a pretty boy, Clean linen pants, white shirt and tiny shoes All dressed as a little soldier, Ready to conquer the world, But I lied in my mother's arms, And to everyone I know, To everyone I know".

Sans être conceptuel, le disque tourne autour de la narcose, les sensations de la descente en apnée, comment apprivoiser ses démons et ses angoisses qui surgissent sous forme d'hallucinations au moment de la remontée, et, pour de nombreuses raisons, ce disque est comme une hallucination. En tout cas, ce qui n’est pas une hallucination, c’est le côté organique de cette musique qui parle au cœur et au corps, physique, avec le choix du "naturel" des vibrations de l’acoustique à l’électronique. Il y a ce son boisé, cet univers enveloppant presque illusoire rempart à sa fragilité. Superbe et absolument touchant.