Avec l'exposition "Manifeste ORLAN - Corps et sculptures", Les Abattoirs, Musée-Frac Occitanie Toulouse consacre un exposition-rétrospective à l'oeuvre de l'artiste ORLAN, artiste phare et figure tutélaire du "body art" français ainsi que de l’art féministe et performatif.
Conçue en collaboration avec l'artiste sous le commissariat de Julie Crenn, historienne de l'art et commissaire d'exposition indépendante, et Annabelle Ténèze, conservatrice en chef et directrice du lieu, la monstration est ordonéne sur le thème du corps de l'artiste appréhendé comme un matériau créatif et politique.
Elle se déploie en une centaine d’œuvres et de documents présentées dans un parcours thématique synthétique de six décennies de création.
ORLAN et le corps politique
Le titre de l'exposition "Manifeste ORLAN" rend compte de la démarche transdisciplinaire de l'artiste dans le cadre de ce qu'elle qualifie d'art corporel qui correspond à sa pratique récurrente de l'autoportrait et s'ordonne autour des revendications féministes.
L'activisme artistique d'ORLAN a commencé par voie performative avec l'ORLAN-CORPS agissant dans "Les MesuRAGEs" (1968-2012).
Puis par voie photograhique avec la série " Strip-tease occasionnel à l’aide des draps du trousseau" des années 1974-1975.
Le corps est au centre de son combat de résistance et d'émancipation de la domination patriarcale et de la suprématie masculine qui s'inscrit dans la condamnation virulente des normes, injonctions et assignations de toute nature et de toutes origines tant sociétales et familiales que politiques, culturelles et religieuses imposées aux femmes.
Mais également entendu comme un refus du déterminisme inné, acquis ou imposé par le recours aux modifications corporelles qu'elle illustre par la voie de la performance chirurgicale avec ses opérations de chirurgie faciale intervenues entre 1986-1993 constituant un corpus photgraphique et vidéographique.
ORLAN travaille de manière sérielle sur le concept de "Corps-sculpture" initié avec les photographies "Corps-Sculptures" de la période 1964-1967 qu'elle poursuit dans le cadre d'une relecture de l’Histoire de l’Art avec la stigmatisation des artistes masculins procédant à la réification de la femme.
Et qu'elle utilise pour dénoncer l’iconographie religieuse telle qu'illustrée dans la sculpture baroque et plus précisément "L’Extase de sainte Thérèse" du sculpteur italien Bernin qui lui inspire la "Sculpture de plis papier" de 2002 en en l'occurrence mises en regard avec les photos de la série "Madone au garage" de 1990 puis la série récente "Robes sans corps : Sculptures de plis" de 2010.
Du corps modifié qui pourrait aller jusqu'à la robotisation avec son "ORLAN-oïd" présenté dans l'exposition "Artist & Robots" au Grand Palais en 2018, et la défiguration-refiguration virtuelle avec les collages récurrents des "Self-Hybridations", ORLAN a creusé de façon pionnière la philosophie de la déconstruction et la théorie du genre pronées par la troisième vague féministe.
A noter l'exposition concomitante "Les femmes qui pleurent sont en colère" au Musée Picasso Paris et, en préambule à la visite, à voir en vidéo : la présentation de l'exposition par les commissaires
la conférence à la Sorbonne avec ORLAN dans le cadre de son exposition "Les femmes qui pleurent sont en colère par femme avec tête(s)" à la Sorbonne Artgallery en 2019
"Elle fait de son corps une oeuvre" avec ORLAN dans le magazine d’actualité "28 minutes" du 21 juin 2021
l'nterview d'ORLAN à l'exposition "Artist & Robots"
le documentaire sur les "Corps sans robe" |