Le nom d’Odette Gartenlaub évoque d’abord la pédagogie de la formation musicale (en faisant passer la matière justement de solfège à formation musicale en pensant le théorique en lien avec le musical), on oublie parfois qu’elle fut une grande virtuose du piano, élève de Marguerite Long et de Lazare-Lévy et surtout l’intérêt de ses compositions.

Pour fêter le centenaire de sa naissance, le label Klarthe et l’association des amis d’Odette Gartenlaub ont réuni sur ce disque trois œuvres représentatives de la première période de la compositrice : l’enregistrement en 1967 du Concerto pour flûte par Manuel Rosenthal et l’Orchestre Philharmonique de l’ORTF avec Raymond Guiot en soliste, l’enregistrement en 1958 du Concerto pour piano avec Désiré Émile Inghelbrecht à la direction, l’Orchestre National de la RTF et Odette Gartenlaub au piano, et celui en 1955 du Mouvement symphonique encore avec Inghelbrecht et l’Orchestre National de la RTF.

Élève d’Olivier Messiaen, Henri Busser et Darius Milhaud, premier Grand Prix de Rome, le style d’Odette Gartenlaub n’a cessé d’évoluer. Et s’il y a bien plusieurs choses qui la symbolise, c’est le besoin de comprendre la musique de l’intérieur, la rupture avec l’académisme que cela soit dans la pédagogie comme dans la composition : avec l’importance du rythme, de l’abandon de la tonalité, des instruments à vent, son rapprochement avec l’école polonaise (notamment Penderecki ou Lutoslawski), une liberté dans les couleurs et les expressions et une très grande sensibilité.

Un disque indispensable.