Spectacle de théâtre d'objets conçu, mis en scène et interprété par Maude Gareau et Gildwen Peronno.
Ils viennent chacun d'un côté de l'Atlantique. Marionnettistes, spécialistes du théâtre d'objet, ils dirigent chacun leur compagnie : Compagnie du Roi Zizo pour Gildwen Peronno, Compagnie des Ombres folles pour Maude Gareau.
Le Français et la Québécoise se sont associés pour raconter l'Amérique du Nord d'avant les Etats-Unis et le Canada, une Amérique où vivaient des centaines de peuples autochtones sur un continent. Des peuples que la colonisation va faire disparaître.
Mais dans "Celle qui marche loin", on n'en est pas encore tout à fait là. même si les deux conteurs ne cachent pas la suite... Ici, l'héroïne, c'est Marie Iowa, née d'un père Sioux et d'une mère Iowa. On ne peut pas dire que son histoire, véridique ou imaginaire, ait été souvent racontée.
En tout cas ,cent fois moins que celle de Calamity Jane ou d'Annie Oakley. Avec leur petit théâtre astucieux où il suffit de quelques objets et d'un peu de fumée pour reconstituer les Grandes Plaines, Maude et Gwenn réenchantent une Amérique encore vierge de cowboys, celle des coureurs des bois qui ne voulaient pas imposer le mode de vie européen et s'adaptaient au mode de vie de ceux qui allaient devenir les "Indiens" des westerns.
Ils captivent leur auditoire dans un récit où leurs deux voix s'entremêlent. Avec pas mal d'humour et de gaieté, et le bel accent québécois de Maude, Ils évoquent, sans pathos et sans donner de leçon, l'univers que parcourut en tous sens l'indestructible Marie Iowa.
Qu'on soit petit ou qu'on soit grand, ces quarante-cinq minutes dépaysantes constitueront une jolie parenthèse dans un monde écologique qui paraît, par bien des côtés, idéal.
Elles feront office de piqûre de rappel pour dire aux uns et aux autres la puissance de la narration pure. Pas besoin d'effets spéciaux pour que "Celle qui marche loin" soit un grand spectacle. Simplement deux créateurs fourmillant d'idées, sachant les transmettre avec une grande force poétique. |