Comédie dramatique d'après le récit éponyme de Marguerite Duras, mise en scène de Frédéric Fage, avec Maroussia Henrich et Lorenzo Buttigieg accompagnés par le pianiste Roland Conil.
Dans l'anonymat du réseau téléphonique des lignes non attribuées à Paris après la guerre, un couple se rencontre la nuit. Elle a vingt-six ans et se dit leucémique.
Leur conversation durera pendant trois années sans qu'ils ne se rencontrent jamais. Un grand drap qui tombe en cascade et sert de support à des projections vidéo (travail éblouissant de Pétronille Leroux).
Eclairée subtilement par Denis Koransky, la scénographie de Georges Vauraz fait merveille. Frédéric Fage met en scène avec virtuosité le texte de Marguerite Duras écrit en 1978.
Au piano, à gauche de la scène, Roland Conil joue la partition émouvante de Mathieu Rulquin et accompagne avec délicatesse les échanges. Tout l'esthétique de ce spectacle sans faute de goût, parfaitement dosé et d'un raffinement rare est absolument magnifique.
Maroussia Henrich avec la scansion propre au verbe durassien donne beaucoup de grâce et de mystère à son personnage. Lorenzo Buttigieg dont c'est le premier rôle au théâtre affirme lui une présence intense et poétique.
Tous les deux, à l'écoute l'un de l'autre en permanence, dirigés au cordeau par Frédéric Fage dispensent avec élégance leurs confidences dans ce spectacle intime d'une sublime beauté.
On a quitté la terre ferme et "Le Navire Night" vous emporte dans une subtile traversée, énigmatique et grandiose.
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