Véritable premier album de cet artiste qui bourlingue pourtant depuis pas mal d'années, de scènes en disques autoproduits, qui a troqué l'aventure en solo pour fonder un groupe dont il est bien évidemment le leader (Bruno Caliciuri pour l'état civil) et dont on ne peut dire qu'il soit un artiste préfabriqué comme il est d'usage en ce moment dans la variété française et internationale.
Souvent comparé à Miossec, à juste titre, le registre sémantique de Cali ressemble fort à celui de son aîné breton, bien que l'amour prime l'alcool au sein de textes plus suggérés et poétiques.
Entre espoir ("C'est quand le bonheur ?" , "L'amour parfait"), désespoir ("J'ai besoin d'amour" qui flirte avec le répertoire du chanteur Arno, "Dolorosa") se glisse un zeste d'humour pince sans rire ("Le grand jour", "Tout va bien").
Toujours sur des mélodies a priori basiques, souvent festives, et donc fédératrices, essentiellement habillées de violons, piano, et l'inévitable guitare-basse-batterie, la voix de Cali se pose parfaitement (à ce titre, "C'est quand le bonheur ?" est un single parfaitement choisi et représentatif). Chargée de cet imperceptible accent du sud (Il est originaire de Perpignan) la voix de Bruno sait se faite émouvante sur "L'amour parfait" et incisive sur "Dolorosa", plus rock sur "Différent" et franchement pop, à la manière de Melville/Chelsea, défunt projet de Emmanuel Tellier, sur "Pensons à l'avenir".
Un très prometteur échantillon de son talent qui mérite de sortir du lot de la chanson française actuelle.