Le p'tit jézu. Drôle de nom. Tout simplement parce que son père s'appelle Joseph et sa mère Marie.
Avec Martinengo son premier album, en 10 chansons, Piero Moioli alias Le p'tit jézu prouve que la chanson française possède encore bien des ressources cachées pour qui a un univers à faire partager.
Une évidence penserez-vous. Certes mais pas toujours constatée. Ici l'homme a le regard doux et le sourire mélancolique à peine ébauché. Et quelques rides au coin des yeux.
Le p'tit jézu a un sens indéniable de la mélodie simple et accrocheuse, sorte de pop-folk minimaliste, pour chanter l'intime et se forge un répertoire très personnel plutôt doux-amer, en noir et blanc comme la photo de la pochette, tout en cœurs brisés, avec un écriture sensible et émouvante ("Les miettes", "Aux abois", "Je te rappelle").
L'album démarre sur un tiercé particulièrement réussi avec la lumineuse "Claire", "Les eaux de la Seine" qui charrient les corps et les peines et les vies broyées par le quotidien de "Gilles" qui nous conduisent jusqu'au très beau "Martinengo", ode aux racines familiales.
Un album qui mérite une oreille attentive. |