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puce Herculine Barbin - Archéologie d'une révolution
Théâtre 14  (Paris)  novembre 2022

Drame de Catherine Marnas et Procuste Oblomov d'après un récit autobiographique d'Axel Barbin, mise en scène de Catherine Marnas, avec Yuming Hey et Nicolas Martel.

Catherine Marnas et Procuste Oblomov ont conçu un opus théâtral à partir de l'adaptation du récit autobiographique d'Herculine Barbin découvert par le philosophe Michel Foucauld auteur notamment de l'ouvrage historico-réflexif "Histoire de la sexualité" consacré à la place de la sexualité dans la culture occidentale.

Ressortant au drame, il relate une vie au parcours singulier et au destin tragique qui constitue également un témoignage aussi édifiant qu'abominable sur les contraintes sociétales du milieu du 19ème siècle au regard de l'a-normalité considérée comme une menace à l'ordre social.

Déclarée de sexe féminin à l'état civil, nonobstant la particularité équivoque de ses organes génitaux externes, et ayant toujours vécu dans le microcosme des pensionnats religieux pour jeunes filles avec ce que cela implique d'amours saphiques, elle est condamnée à une réassignation masculine violente et sans accompagnement psychologique.

Et en l'espèce, pire que le sabre, résultant de l'alliance du caducée, avec le diktat d'un "sachant", et du goupillon, avec le clérical garant de la morale, la sentence scelle non seulement son effondrement psychique par la déconstruction identitaire mais sa mort sociale dès lors que cette décision fait l'objet d'une publicité la soumettant à l'opprobre publique en la présentant comme un vil séducteur sévissant de manière travestie et l'amène au suicide.

La partition entre bien évidemment en résonance avec les questionnements contemporains sur le genre, mais, attestée par son titre "Herculine Barbin - Archéologie d'une révolution", mais dans la mise en scène par Catherine Marnas, elle relève de la mise en perspective sans s'inscrire pas dans une approche prosaïque, voyeuriste, idéologique ou militante.

En effet, elle ne verse pas dans la démonstration profératoire mais dans l'évocation d'un parcours de vie unique, et donc non généralisable, et ce en synergie avec la qualité littéraire du texte original telle qu'elle résulte de son adaptation, dont le verbe traduit l'hypersensibilité et la douleur extrême de son auteure tout en transcendant la réalité factuelle et le ressenti émotionnel.

Ce qui se concrétise sur scène par un syncrétisme totalement abouti combinant de manière téméraire et audacieuse l'incarnation et la déréalisation sous forme d'un oratorio pour une une suicidée de la société au sens de l'expression utilisée par d'Antonin Artaud dans son texte dédié au peintre Vincent Van Gogh.

Ainsi, le récit se développe dans un monde éthéré et céleste, celui d'un au-delà onirique et fabuleux d'où émerge la parole des âmes quand elles trouvent un véhicule transcendantal, et le mode du conte horrifique, avec en ouverture le geste d'un homme en noir version gothique du baiser d'un conte célèbre.

Cette proposition est accompagnée et soutenue par la superbe scénographie esthétisante de Carlos Calvo sous influence du romantisme noir avec une chromatique en camaieu gris-blanc et, avec la vidéo réalisée par Valéry Faidherbe, la projection d'images pastellisées de l'iconographie d'art sacré et de peinture baroque, confortée par les clairs-obcurs sulpiciens des lumières de Michel Theuil et la bande musicale de la crétarice de son Madame Miniature.

Sur le plateau, deux formes jumelles, celles voilées de lits à barreaux, l'un lit d'internat, l'autre catafalque avec un gisant ressuscité le temps d'une tragédie et deux interprètes magnifiques qui interagissent à la façon d'un pas de deux parfois effectivement dansé sous la houlette de la chorégraphe Annabelle Chambon.

Multirôle, Nicolas Martel, comédien, chanteur et danseur, campe magistralement le récitant, l'oracle, le passeur, l'alter ego et toutes les figures autres que celle de la protagoniste.

Sa longue silhouette ténébreuse vêtue de noir et sa voix de basse contrastent avec celle gracile blanche et la voix séraphique de Yuming Hey, comédien danseur et performeur "genderfluid", qui compose un évanescent corps douloureux à la fascinante psyché.

Une réussite.

 

MM         
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