Spectacle conçu et mis en scène par Camille Plazar, avec Thomas Ailhaud, Gabriel Arbessier, Lorette Ducornoy, Anaïs Robbe et Léa Schwartz.

Ils sont cinq. Trois filles, deux garçons. Ils sont jeunes, mais peuvent jouer parfois des plus vieux. Ils ont chacun un totem animal, dont ils revêtent la tête (un ara, un zèbre, un gorille, une girafe, un rhinocéros).

Ils vont pendant plus d'une heure parler sexe. Le "baiser(s)" du titre est à prendre dans son double sens, propre et salace. Dans leurs bouches juvéniles, il n'y aura pas beaucoup de différences, car les mots crus ne sont jamais obscènes, jamais propices à la vulgarité. On osera écrire qu'ils sont de "bon goût", même dans la provocation qu'implique toute référence à la masturbation, au cunnilingus et à l'inévitable fellation.

Camille Plazar, la metteure en scène de ces "Histoire(s) de baiser(s)", a adapté avec beaucoup d'à propos le roman graphique, "L'Herbier Sauvage" de Fabien Vehlman, une bédé en deux tomes qui collectait plus de cent cinquante récits érotiques réels. Elle en a choisi une trentaine.

Les cinq personnages vont et viennent sur une scène où l'on trouve assez peu de choses, à l'exception d'un piano où chacun peut, à tout moment, jouer un morceau ou chanter une chanson.

Dans cette accumulation de sexualités différentes dont la narration pourrait lasser, des pauses musicales ne sont pas inutiles. On entendra une très belle version de "Seras-tu là" de Michel Berger et une non moins belle interprétation de " La Tendresse", plus proche de Marie Laforêt que de Bourvil.

Chacun des acteurs a son moment, a son solo et le réussit. S'il y a de nombreuses occasions de rire ou de sourire, l'émotion et la réflexion n'est pas en reste. En tout cas, Camille Plazar évite toute redite et a su harmonieusement aménager les saynètes.

On ne fera pas de différence dans ce club des cinq du sexe et du bisou : Thomas Ailhaud, Gabriel Arbessier Cadot, Anaïs Robbe, Lorette Ducornoy et Léa Schwartz sont tous à l'unisson et montrent de solides bases dans l'art dramatique.

On prédit à ce spectacle un bel avenir et à tous ceux qui participent à cette aventure de passionnantes carrières. "Histoire(s) de baiser(s)" traite avec justesse de son sujet. Ni scabreux ni loufoque, il donne un aperçu assez crédible de la sexualité des vingt-trente ans.