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Michaël Prazan  (Editions Rivages)  mars 2023

J’ai découvert Michaël Prazan, au cours de la rentrée littéraire de septembre 2021 avec son très bel ouvrage Souvenirs du rivages des morts. J’y découvrais un superbe écrivain, aussi journaliste et réalisateur de documentaires, passionné comme moi par l’histoire contemporaine. L’auteur nous embarquait dans un double récit sur deux temporalités au cœur de l’armée rouge japonaise dans les années 70.

Avec Varlam, son nouvel ouvrage, l’auteur nous propose un road-book polaire autour d’une mosaïque de séquences mémorables, évoquant l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de la Russie. Et en même temps, il nous propose aussi l’histoire d’un chat. Curieux me direz-vous, totalement improbable aussi mais pas tant que cela quand cela nous est raconté par Michaël Prazan.

Varlam, c’est le nom de ce chat dont nous parle le livre. Lors du tournage d’un documentaire sur les camps du Goulag de la Kolyna, une région de la Sibérie orientale que les Russes n’hésitent pas à appeler "l'enfer blanc", Michaël Prazan fait la rencontre inattendue d’un chat abandonné, transi de froid et de faim. Il décide de le sauver et le baptise Varlam, en hommage au grand écrivain Varlam Chalamov, rescapé des camps et auteur des Récits de la Kolyma.

Avec lui, de Iakoutsk à Magadan en passant par "la route des ossements", il va parcourir la Sibérie, filmant les vestiges des camps, recueillant le témoignage de survivants, remontant le temps de la période Stalinienne jusqu’à la fermeture du Goulag en 1956, trois ans après la mort du dirigeant soviétique.

Vous l’avez compris, c’est cette "route des ossements qui se retrouve au cœur du récit de l’auteur, une route de plus de 2000 kilomètres que va suivre Michaël Prazan, parti sur les traces de Chalamov, ce témoin des goulags, moins connu du grand public qu’un certain Soljénitsyne.

Cette route de l’horreur, construite dans les années 30 par les déportés dans des conditions dantesques du fait du froid absolu qui règne dans la région fit un très grand nombre de morts, impossible à comptabiliser du fait qu’elle regorge encore de mystères et que de nombreux corps sont encore congelés dans cette nature hostile.

C’est donc cette route que l’auteur a suivi à l’aide d’un minibus pour un périple débuté à Iakoutsk au cœur de l’hiver, au début du mois de février. C’est un voyage au cœur de l’enfer Stalinien qu’il nous raconte, un voyage dans lequel il nous raconte ses rencontres, nous parle de l’histoire de la Russie, recueille des témoignages incroyables. On y voit l’horreur des atrocités commises dans une région pourtant terriblement belle, superbement décrite par l’auteur, au cœur de ce climat pourtant si hostile qui lui donne aussi cette beauté incroyable.

C’est un parcours riche de sens et d’histoire qu’il nous propose, aussi bien géographiquement qu'historiquement et c’est évidemment cela qui me plaît beaucoup dans cet ouvrage. Le grand désert de glace, que l’on s’imagine au travers du livre de l’auteur mais aussi les nombreux lieux qu’il visite sont passionnants. L’auteur n’hésite même pas à sortir des sentiers battus pour s’aventurer un peu plus au cœur de la Sibérie pour aller y découvrir un reste de camp constitué de quelques baraquements. Chaque lieu qu’il visite a une histoire ou plutôt son histoire, que cela soit une usine, une mine d’exploitation de ressources (on sait que la Sibérie regorge de ressources naturelles nombreuses), un goulag ou un musée.

Et puis, il y a évidemment les rencontres, au cœur de l’ouvrage aussi, celles qui font aussi l’histoire et qui honore la mémoire de temps que l’on ne peut et ne doit pas oublier. Des rencontres instructives évidemment, terriblement émouvantes aussi qui donnent sens à l’ouvrage pour bien nous montrer l’organisation totalitaire de l’URSS au travers des goulags.

Une fois encore, je sors de cette lecture conquis par le travail de Michaël Prazan, conquis par cette lecture qui traite d’un temps pas si lointain que cela, marqué par l’horreur du goulag qui nous fait beaucoup réfléchir sur l’actualité du moment, à l’heure où l’armée russe réitère des exactions contre le peuple ukrainien, comme si l’histoire de l’horreur ne s’arrêtait jamais, malheureusement.

 

A lire sur Froggy's Delight :
La chronique de "Souvenirs du rivage des morts" du même auteur

En savoir plus :
Le Facebook de Michaël Prazan


Jean-Louis Zuccolini         
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