Voilà déjà un petit moment que je n’avais pas eu entre les mains un ouvrage publié par les éditions Le Tripode, une maison d’édition que j’aime beaucoup car elle me fait très souvent découvrir des auteurs autour de livres toujours très soignés.
Alors du coup, avec Le petit roi, j’ai de nouveau découvert un auteur plutôt intéressant, un certain Mathieu Belezi, globe-trotter ayant vécu aux quatre coins du monde avant de s’installer à Rome pour se consacrer à l’écriture.
Mathieu Belezi fait partie de "ces bonnes pioches" que peuvent parfois faire les éditeurs. Après avoir sorti de presque nulle part le fabuleux L’art de la joie de Goliarda Sapienza, on peut estimer que les éditions Le Tripode ont aussi eu la main heureuse avec Mathieu Belezi.
Après avoir reçu un manuscrit de cet auteur, Le Tripode découvrit la qualité de ces textes précédents pour prendre la décision de republier l’œuvre de l’auteur qui écrit depuis plus de vingt ans. Ce projet éditorial ambitieux s’ouvre cette année avec le premier roman de l’écrivain, Le petit roi, publié une première fois en 1998, maintenant indisponible.
Le petit roi est un roman qui raconte la détresse d’un enfant abandonné par sa mère et ce besoin éperdu d’amour que nous portons tous en nous. Un enfant, qui s’appelle Mathieu qui se retrouve confié à son vieux grand-père, un paysan taiseux et rugueux vivant seul dans une petite ferme provençale.
On suit cet enfant paumé, dans un endroit paumé aussi, avec son grand-père, qui découvre la campagne tout en nouant une belle relation. Le récit qu’il nous en fait, l’histoire qu’il nous déroule est entrecoupé de retours en arrière de souvenirs qui nous embarquent dans la violence de ses parents dont il est spectateur.
Mais cette violence vécue et subie, cet enfant va la reproduire, notamment pour exprimer ses sentiments, ses peurs, son désarroi mais aussi dans sa sexualité.
Vous l’avez compris, l’ouvrage de Mathieu Belezi est un livre sur l’enfance, sur son enfance, un ouvrage terrible et bouleversant d’où sort néanmoins quelques éclairs lumineux sur le monde naturel qui l’entoure avec son grand-père qui le calme et l’apaise au final.
Les hypersensibles devront peut-être s’abstenir, et du coup passeront à côté de ce petit bijou de lecture. Les autres réussiront à aller au-delà de la rudesse et de la cruauté de cette enfance au travers de la beauté de la relation grand-père enfance, témoignant que la poésie d’un texte l’emporte toujours sur cette cruauté, nous laissant ici les yeux rougis à la fin de l’ouvrage. |