(Claviers cheapos imitant des violons, basse virevoltante et sexuelle )
Bonjour
Nous sommes vos lointains descendants
800 siècles séparent notre époque de la vôtre
Mesdames et messieurs, à la guitare slide, veuillez applaudir…
Johnny Hallyday !
(S'en suivit un ENORME break fait de guitares hip hop sorties tout droit d'un bayou déstructuré, voix vocodée hurlante)
L'ordre et le désordre, la constance et l'inconstance. La rencontre entre Damien et moi avait commencé sur ce titre, Champ ultime, la rencontre entre un mur et ma tête. BAM ! PAF ! OUCH ! Le tout dans des bulles comics 60' façon onomatopée. Damien et moi depuis, c'est une histoire d'amour à la Chateauvallon. Ou Dynastie. Je le regarde amoureux de sa musique, lui déjà lointain fixe la paysage par la fenêtre, zoom et gros plan sur ses lèvres qui bougent, me dit des mots qui pleurent…fin de l'épisode et générique.
L'art du disque de Damien, disons le d'emblée, ravit ou exècre. Love & Hate. De la passion à tous les coins de rue, toutes les pistes de cet album, perle rare dans notre hexagone qui tourne en rond. Damien ou l'art des collages sonores, propose un patchwork sonore de tous les instants, pouvant s'apparenter au mariage heureux de l'onirisme de Air, la poésie violonée de Serge G. et Jane B., la folie grandiloquente de Wyatt, l'art du sample des Beastie Boys, une production plus forte que mille 50 Cent…
Capable d'un hymne Flower Power sur "Lay by my hello" avec ses guitares à la Jefferson Airplane , ou Adamo. On ne sait plus trop. On ne sait pas trop. En fait. Ce que Damien joue, ce que Damien sample, qui fait quoi et qui baise qui sur ces 10 titres plus chauds qu'un jet d'urine sur la gueule.
Damien est sûrement un grand brûlé. Un brûlé décadent du second degré, mêlant le génie à l'ironie sur "Mandarine", avec clavecins et paroles absurdes sorties de génériques AB, mélodie splendide…
Et il y a encore les autres à se prendre pleine face de "Mitzuki" directement pompée sur Gainsbourg , ses poupées de cire et ses soleils exactement. Ou "Vieille folle" et ses triades au piano, connectée autant sur le Floyd et son Dark Side of the moon ("Us and them" pour être plus précis) que sur le "Tout doucement" de Bibi. Rencontre improbable, désuète et indispensable. Et puis il y a….La chanson de la décennie. Oui , ni plus ni moins. Dissection d'une œuvre d'art, "Fresh people". La chanson qui restera à l'épitaphe. La chanson qui débute par une basse à la Blur style Girls & Boys et vire Syd Barrett, trip astral avec voix vocodé à la Daft Punk, pour finalement partir sur un solo de flûte instable...
Les secondes s'enchaînent et ne ressemblent pas. Déconcertent par la cassure et les mouvements, l'irrégularité des rythmes et l'urgence palpable. Cet album est un cadeau de Dieu à l'humanité. J'exagère ? Non. Je relativise. Que dire que dire, devant tant de génie. Ce garçon est français et mondial, présent et omniscient. Le plus simple, à ce stade de l'article, reste encore d'acheter cet album comme une preuve du temps présent.
Montrer aux générations futures que notre musique a été moderne, ici et maintenant. |