Il fut un temps où un projet parallèle de Stuart Braithwaite, de Mogwai, aurait été attendu comme une pluie d'été après une canicule. Aujourd'hui, Silver Moth n'est qu'un album noyé parmi d'autres en ce mois d'avril 2023.
Pourtant, ce projet regroupant 7 personnes dans une sorte de super groupe créé pour l'occasion regroupant Elisabeth Elektra, Evi Vine, Steven Hill, Matthew Rochford, Nick Hudson, Ash Babb et Ben Roberts est largement digne d'intérêt, bien au-delà du simple fait que Braithwaite sorte de ce que les coachs bien-être appellent sa zone de confort.
6 titres, 45 minutes. Autant dire que chaque morceau prend le temps de poser le décor. "Hello doom" tient à lui seul 15 minutes durant l'auditeur en haleine, voire en alerte tant ce titre est dense, puissant et chamanique. Un mélange de chant éthéré et d'envolées sonores noise rock surpuissantes. C'est beau planant, un peu psyché, un peu dark et ça nous transporte au moins autant que des "Mogwai Fear Satan". Pièce maîtresse de ce disque, il n'en demeure pas moins que les 5 autres titres sont à la hauteur.
"Henry" qui ouvre l'album est peut-être le titre le plus mogwaiien, chant mis à part. Ça démarre dans du coton, la voix venant ajouter à cette sensation et puis tout s'emballe, les guitares s'agitent, le ton monte pour au final nous offrir une fin à nouveau pleine de douceur et de mélancolie. C'est superbe comme dit Mogwai avec un chant quelque part entre Daughter et Slodive.
Voix qui fait également tout le sel de "The eternal" avec ses intonations quelque part entre le chant cristallin de Liz Frazer et celui plus éthéré de Hope Sandoval. Superbe.
"Sedna" n'a rien à envie à "Hello doom" en terme de puissance. Cette batterie hypnotique, la montée des guitares qui enveloppe la superbe voix de Elizabeth Elektra offre un moment de grâce à l'auditeur et termine l'album avec un seul souhait en tête, le réécouter encore.
Bref, inutile de décrire chaque titre mais tout l'album est captivant et cohérent ce qui ne semble jamais chose facile pour ce genre de groupes avec des membres venant d'univers assez différents (mais au final pas si éloignés).
Enregistré sur une île écossaise du nom de Lewis dans un studio qui donne son nom à l'album, ce disque transpire le plaisir qu'ont eu les 7 compères à créer et enregistrer ces titres à la fois familiers pour les fans de post-rock et à la fois allant explorer de nouveaux horizons sonores qui donnent envie d'un petit supplément, en espérant que ce Silver Moth continue sa vie en parallèle des projets de chacun et nous apporte encore notre lot de post-rock chamanique (si ça n'existait pas, Silver Moth l'a inventé).
# 13 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher
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