"Tout c’qui nous sépare", "Comme sur une balançoire", "Natalie Wood" sont autant de titres qui font aujourd’hui partie du Panthéon de la musique française.
Il faut dire que la toute jeune Jil Caplan en collaboration avec Jay Alanski a commencé sa carrière avec quelques beaux succès, A peine 21 son premier album (et aussi son âge au moment de ce disque) est un succès, tout comme La charmeuse de serpents qui lui succède.
Depuis, Jil Caplan n’a pas cessé de sortir des disques (notamment avec JP Nataf et Jean-Christophe Urbain), jouer au théâtre (Sur la route, Le Dindon, Juste la fin du monde) et écrire des livres (son dernier ouvrage en date, autobiographique, est sorti en 2022 et s’intitule Le feu aux joues). Bref, la dame n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers et continue de s’amuser, d’expérimenter au fil de ses rencontres.
Ce nouvel album Sur les cendres danser voit naître une nouvelle collaboration avec une artiste bien connue des colonnes de Froggy’s Delight puisqu’il s’agit de la talentueuse Emilie Marsh. Que ce soit à la tête du label Fracas avec Robi et Katel, au côté de Dani à la guitare ou sur ses projets personnels, Emilie fait feu de tout bois et les flammes sont belles. Cette collaboration avec Jil Caplan est à l’avenant. Le duo fonctionne parfaitement et le résultat est très convaincant.
Si le premier titre semble un peu sur la retenue, presque timide dans le chant, on est tout de suite accroché par la voix de Jil Caplan. On retrouve évidemment le style de Jil Caplan mais avec plus de spontanéité, de fraîcheur que sur ses anciens titres. La production y est sans doute aussi pour quelque chose avec un son très rond et très naturel qui apporte beaucoup de sensualité dans le chant. La mélodie et les reliefs donnés par la guitare d’Emilie Marsh finissent de parfaire l’ambiance.
Et dès la deuxième chanson, "Courage", tout démarre pour de bon, le duo se lâche, la voix est plus douce et élégante que jamais, les guitares d’Emilie font des merveilles, on est dans une chanson française rock et classe comme savent le faire les grands (on pense notamment à Daniel Darc sur le titre "Il n’y a rien entre nous" superbement chanté en duo).
"Animal animal" est peut-être le tube le plus évident de l’album (pourtant la concurrence est rude avec "Il n’y a rien entre nous", "Feu !", "Tout éteindre" ou "Même Marilyn" par exemple). Pas facile de faire une chanson sur les animaux qui nous entourent sans paraître un peu gnangnan et pourtant, c’est ici une parfaite réussite et la mélodie super entraînante donne envie de se passer le morceau en boucle. "Au ras des pâquerettes / Aller faire la fête / Boire au ruisseau / S’endormir en troupeau"/ Sur la paille un berceau / Sur le ventre ou sur le dos".
"Daronne" est une chanson émouvante, ou plutôt touchante, qui parle de son fils. On pense évidemment à la chanson "La vie dans les dents" de Florent Marchet qui lui fait écho. Deux façons de voir ses enfants grandir, deux perceptions et deux histoires différentes mais un point commun : la beauté et la justesse des mots.
Vous l’avez compris, Sur les cendres danser en un grand disque de Jil Caplan et un grand disque tout court. Cette collaboration avec Emilie Marsh fonctionne à merveille.
On sent sur ce disque un vrai enthousiasme, beaucoup de plaisir et une joie communicative. On a vraiment l’impression que cet album a été créé avec beaucoup d’entrain et une complicité forte entre les deux artistes.
Un disque à posséder si vous aimez les beaux textes enveloppés dans un bel écrin mélodique.