Elle a du en voir des foules transpirantes, des solos de guitare et des Trigger Hippies , comme ils disent.
Skye Edwards, ex-chanteuse de Morcheeba à la ville, est artiste au civil. Une bonne en plus, flirtant avec les mélodies accrocheuses sans tomber dans la redite. Un premier album solo vient de paraître, Mind how you go , traduisible par "Fais attention où tu met les pieds" . Une citation inspirée par sa grand-mère. Dans les vieux plats qu'on fait les meilleurs marmites dit-on…
Skye panse ses blessures, une éviction rapide et sans tact de Morcheeba, en composant les lignes de ce premier album en forme de catharsis.
Quand à l'ancien groupe trip-hop, il floppe…
Vous êtes ici (Ndlr : enregistrement d'un live pour France 4 au Cab) pour enregistrer live les chansons de ce premier essai solo.. Pas trop intimidé de jouer toute seule ?
Skye Edwards : Si horriblement ! C'est incroyable, même après toutes ces années à remplir des stades, l'idée de monter sur scène est toujours horriblement stressante…Et pourtant je ne suis pas qu'une chanteuse, puisque toutes ces chansons ont été composées à la guitare, en solitaire, puis enrichies grâce à la présence en studio de Daniel Lanois aux claviers et bien sûr mon mari Steve Gordon sur de nombreuses compositions.
Un merveilleux travail accompli enfin en solo, sans un groupe derrière. Disons qu'après la sortie de Charango (Ndlr : 4ème album de Morcheeba), l'équipe s'est demandée si une année sabbatique ou deux ne seraient pas nécessaires. Je n'allais pas rester là sans rien faire quand même ! (Rires) Et les compositions sont venues toutes seules. Justement, des perles comme " All my promises" , beaucoup plus nostalgiques et personnelles que votre aventure avec Morcheeba…C'est un nouveau départ ?
Skye Edwards : Oui c'est évident. C'est une métaphore un peu bête, mais c'est un peu comme un phénix qui renaîtrait de ses cendres… Ces chansons sont beaucoup plus engagées, simplement parce qu'elles viennent de moi, de ces transitions. Et les paroles sont prédominantes sur cet album, notamment " All my promises" . Des thèmes que je ne pouvais aborder avec Morcheeba.
Pour vous avoir vu à Benicassim en 2001, puis Rock en Seine, vous étiez avec Morcheeba un sacré groupe de live tout de même. A remplir des stades entiers. La transition avec des chansons minimalistes, ça se passe comment sur scène pour "Mind How you go" ?
Skye Edwards : Je reprends tout de même quelques chansons du répertoire de Morcheeba, comme "Tripper Hippie", "Part of the process", "The Sea". Ces chansons m'appartiennent également. Mais oui comme je te disais c'est encore plus effrayant, car les chansons de " Mind how you go" sont faites pour être idéalement jouées sur de petites scènes. Et c'est incroyable comme je vois plus de détails maintenant sur les concerts, les gens qui sourient, ceux qui s'ennuient même (rires) ! C'est une deuxième carrière qui commence avec des morceaux plus mélancoliques comme "Solitary" ou "All my promises", et d'autres plus pop comme "Love Show", le single de l'album.
Pour finir, Morcheeba a longtemps été considéré comme la version positive du Trip Hop… Dix ans après le début de ce mouvement, penses-tu que Morcheeba ait été bien catalogué ? Vous aviez la bonne étiquette ?
Skye Edwards : Hum…Disons que je n'ai jamais pensé que nous faisions du Trip-Hop en fait ! "Big Calm" et "Who can you trust" sont clairement orientés expérimental, mais déjà "Fragments of freedom" virait pop…Et ce n'était clairement plus du Trip Hop sur "Charango". Je pense que Massive et Portishead par exemple, représentent parfaitement ce mouvement. Nous, nous faisions du Trip Pop ! |