1er disque des français de Poni Hoax. Contrairement aux groupes de la vague néo rock actuelle, leur musique ne repose pas sur l'énergie et le premier degré, mais sur un réel talent de composition et d’écriture, de développement d’ambiance et, potentiellement, sur une certaine distanciation, voire un sens de l’humour.
La science musicale du groupe est déjà perceptible sur les deux premiers morceaux ("She’s on the radio", "Budapest"), qui, s’ils sont certainement les plus immédiatement abordables, sont harmonisés de façon beaucoup plus riche que des morceaux de pop classique.
Poni Hoax, en jouant sur les altérations et les enrichissements, en mélangeant des sonorités très rock et un mid tempo électro, parvient un créer un univers très personnel, variant les couleurs selon les chansons mais restant complètement cohérent tout au long du disque, entre tension, dandysme et mélancolie. A écouter en particulier, l’impressionnant et baroque "Drunks and painters on parade", et les très beaux "I shall take it anyway" et "She sells anger".
Le parfum général, malgré quelques fragrances diffuses de pop Taxi Girl ou d’electro Miss Kittin, rappellera plutôt, pour la musique, les senteurs d’un Joy Division période Closer pour certaines nappes de synthé (en plus sophistiqué et moins névrotique), de Bauhaus au meilleur de sa forme, ou des Young Gods dernière période.
La très belle voix de Nicolas Ker, tour à tour fragile, incantatoire ou déclamatoire, est toujours au service de la chanson et constitue un atout important pour le groupe.
Un très bon disque, pour "oreilles adultes", qu’on appréciera pleinement si on se donne le temps de l’écouter attentivement. Et visiblement un groupe plein de promesses.
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