Vingt ans après. Toutes les chroniques commenceront ainsi et pourtant rien à voir avec le deuxième volet de la trilogie des mousquetaires de Dumas. Simplement le nombre d'années qui séparent deux albums de Charlotte Gainsbourg. Avant et après le 2 mars 1991.
Charlotte Gainsbourg. Pedigree de race : fille de Serge Gainsbourg et Jane Birkin l’un des couples mythiques des seventies.
Côté musique et chansons, l’homme à la tête de chou et l’infante des amours des feintes ont laissé leurs empreintes qui sont encore fraîches. Alors Charlotte Gainsbourg comédienne chanteuse. Pourquoi pas ?
Il y a bien eu Jeanne Moreau, Brigitte Bardot, Jane Birkin. Respectivement Monstre sacré, sex symbol et égérie. Mais Charlotte Gainsbourg n’est (encore ?) ni l’un, ni l’autre ni l'une. Même la belle aux yeux marine s’était cassée les dents sur les bords de la piscine.
Qu’importe ! D’autant que l’album est, comme le dit Nicolas Godin grand manitou avec son acolyte de Air Jean-Benoît Dunkel et Jarvis Cocker (de Pulp), le fruit d’un "gang de spécialistes…une équipe de cambrioleurs réunis pour le casse du siècle". Alors ?
Et bien que du beau monde : Air, Jarvis Cocker, Neil Hannon de Divine Comedy sur 2 titres ("Beauty mark" et "The songs that we sing"), à la production Nigel Godrich (producteur de Paul McCartney, Radiohead, Beck…) et l’ingénieur du son David Campbell (père de Beck) pour tenter de donner une légitimité et une identité musicales à la fille doublement "de".
Cela donne un album léché, très fashion même si connoté seventies, la voix dans les instruments - cette voix atone et blanche qui fera couler beaucoup d'encre pour gloser sur le tamisé du tempo, le chuchotement de l'intime et la fragilité de l'émotion - pour un mix franco-anglais tres fashion réunissant french touch et british pop.
Il ne manque qu’un petit quelque chose, un petit rien… d’inceste de citron…peut-être ?
Et si Charlotte ne s'appelait pas Gainsbourg ? Rendez-vous dans 20 ans ? |