Vingt ans après le sulfureux Charlotte Forever et son Inceste de Citron, Charlotte Gainsbourg revient avec ce très aérien 5 :55.
La présence du groupe versaillais Air à la composition et de Nigel Godrich (Radiohead, entre autres) à la production teinte l’album d’electro planant, avec des arrangements de cordes rappelant subtilement le papa de la demoiselle.
Parlons du papa justement. Elle déclarait à la sortie de l’album que le chant en français faisait forcement référence à son père, la privant en conséquence d’une certaine liberté. Les paroles sont donc presque entièrement en anglais, signées Jarvis Cocker (Pulp) et Neil Hannon (Divine Comedy).
Sa voix légère, enfantine mais travaillée, douce mais affirmée reflète bien la timidité et les doutes de la chanteuse. En effet, elle ne cherche pas à être une chanteuse confirmée mais à être une chanteuse convaincante, s’appropriant les textes et la musique.
L’album plane, intemporel, nocturne comme Charlotte Gainsbourg le décrit. Toutes les chansons tournent autour de la nuit, des rêves enfantins ("Little Monsters"), du voyage ("AF607105"),de la sensualité (le sublime "Beauty Mark"), de son père aussi ("Morning song").
Quant au single, "The songs that we sing", impossible de ne pas l’aimer, même si l’on savait à l’avance qu’avec un gang musical comme celui de la demoiselle il était impossible de faire une mauvaise chanson !!
5 :55 est un magnifique écrin pour la voix de Charlotte Gainsbourg, façonné par la crème de la crème de la pop d’aujourd’hui, avec l’ombre planante d’un certain Serge pour contempler cela. |