Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Alain De Nardis et Bruno Allegre
Les Uns et les Autres  (Rouen)  16 septembre 2006

On ne pourra pas appeler ça une critique, non pas vraiment, comment éclairer le concert sous formes de déclaration d'amour pour la musique. Non pas une critique, le simple témoignage d'un choc, renouer avec le frisson de la musique. Retrouver une joie très simple, deux mecs, deux guitares et les harmonicas. Alors ne rien juger, juste retransmettre, servir de prisme absorbant et repeindre le tableau d'une soirée comme l'on en vit pas assez.

Alors c'est un tout petit concert dans un tout petit bar. "Les Uns et les Autres" ce n'est pas vraiment pour l'ambiances que j'aime y aller ; plus par pure sympathie pour les gens qui travaillent ici. Alors dans le décor foullis de culture bobo, entre les affiches des films de Lelouch, un bouddha et des tableau néo-cubiques... deux pionniers posent leur botes, avec une équipe. Le comble du professionnalisme, même pour une trentaine de personnes, on a toujours son roadie et un garçon de la sécurité dans les parages.

Mais la rue Ecuyére et de ses rues pavées de grosses pierres, comme la rue de la Monnaie à Lille ou le Boulevard Saint Germain jadis. Et de ses pierres s'est échappée une drôle de vibration hier soir. Ce sont les trois accords, les trois du blues, répétés sans cesse, enivrants de présence. Alain De Nardis est un vieux baroudeur, l'ancien guitariste de Bashung, de Christophe.

Et comme toutes ces personnes il aime Dylan, Les Stones, le blues rural des Muddy Waters et Elmore James... plus que les aimer, c'est devenue une idée fixe dans sa tête. Comprendre ce qu'il y au plus profond de ces choses simples. Creuser, avec pour seul pioche un Jaguard rouge feux, un bel instrument raide, qui fait mal au doigt, que l'on doit serrer fort avec la paume. Et son Vendredi à lui, c'est Bruno Allegre, celui qui comme on le fait si souvent ici, on surnomme Nono ; Nono le mineur, Nono a la précision bien sentie, au feeling immense bien sûr. Un acrobate de la guitare, qui lâche les cordes, se lance dans le vide pour tout rattraper, juste avant le point de non retour. Et quand ces deux là jouent ensemble, c'est tout l'arbre des pendus qui se met a bouger, les cadavres qui se réveillent en s'entrechoquant. L'invocation est exquise. Devenir un mort vivant sous leurs musiques, ils tentent de nous hypnotiser et nous deviendrons des pantins.

Ils nous on offert beaucoup, tout un début blues, du Carl Perkins, All Along the Watchrtower, Satisfaction... je ne sais quels autres standards. Mais n'oublions pas d'où ils viennent, qui était leur mentor. Alors bien sûr, plusieurs Bashung. Bashung revisitait le répertoire américain avec son esprit français plein d'hallucination baroque et littéraire, ici c'est l'Amérique qui a repris le droit sur ses morceaux. Une version Bayou normande de "Oser Joséphine", au slide guitare et l'harmonica joués par un soliste, ami de passage, les deux mains sur le micro, le contrôle même des vibrations, des lamelles. Puis ils ont reconfirmé, Dutronc n'est pas un chanteur de bal, c'est un dandys électrique, celui de "La fille du Père Noël..." ou des "Playboys". L'invocation est allée jusque là, jusqu'au rythm and blues français, le seul vrai dont nous pouvons nous gorger après tout. C'est bien la musique qui porte le plus notre identité.

Tout ça c'était la fin pour nous, il était 23 H. Mais il paraît que la chose a duré jusqu'à 2 H. J'imagine facilement l'alcool et la fatigue reprendre le dessus, aidés par la chaleur. Les esprits qui se libèrent ne sentant plus que le rythme binaire de la musique. Le roadies a la coupe mullet toujours à battre la musique avec son éternel cigare des chefs, et le regard avec cette sorte d'admiration pour les deux sur leur tabouret. Puis le mec en jogging du premier rang, enfin silencieux, peut être pensant à partir, ne pouvant plus demander ses morceaux préférés. Ca serait l'heure où le fan club se rappelle pourquoi il vient à toutes les prestations. Le personnel serait un peu bourré ou en aurait marre... et les voisins de cette humble établissement commenceront franchement à penser à appeler les flics.

Voilà la fin d'une histoire, une histoire que l'on a du mal à voir mourir. L'histoire du Rock and Roll, dans sa forme la plus pure. Il y a toujours des mécontents pour critiquer les personnes droites, ceux qui défendent leur amour avec passion. Ce sont de ses gens qui n'acceptent plus de voir à quel point la musique leur manque, la première forme... la musique magique.

 

L.J.Jet         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco

• Edition du 2024-03-24 :
Michel Portal & Michel Dalberto - Berg, Brahms, Schumann, Poulenc
Louise Jallu - Jeu
Camille Bénâtre - Dommage
La Mare Aux Grenouilles #82 - Talk Show Culturel
CocoRosie - Elevator Angels EP
Bad Juice - Watertank - Intrusive Thoughts - The Darts - Mélys - Ni Vus Ni Connus
Judas Priest - Invincible Shield
Ecr.Linf - Belluaires
Iamverydumb - Queenside Castle
Karkara - All is Dust
Jean-Marc Millière / Sonic Winter - Five to the Floor

• Edition du 2024-03-17 :
Claude Tchamitchian Trio - Naïri
Tangomotán - Motán
Junon - Dragging Bodies to the Fall
Chester Remington - Almost Dead
Les Diggers - Atmosphérique
Tara - Sekoya
Nicolas Jules - Ravage Club - Nouriture - Les Tambours du Bronx - Heeka - Ni Vus Ni Connus
 

• Archives :
La Mare Aux Grenouilles #81 - Talk Show Culturel
Sprints - Letter to Self
Laetitia Sadier - Rooting For Love
YGGL - Down To The Wire - Malween - Lame - For The Hackers - Madame Robert - Ni Vus Ni Connus
Wildation - Beyond The Ridge
Olivier Triboulois - Quel est ton monde ?
Greyborn - Scars
Tagada Jones - TRNT (best of 1993-2023)
Sidilarsen - Alcest - Karkara - Lucie Folch - The Silver Lines - Ni Vus Ni Connus
Caravan Palace - Gangbusters Melody Club
Klem H - Modern Life
Lysistrata - Veil
Under 45 - Stonewalled
Principles Of Joy - It's Soul That Counts
La Mare Aux Grenouilles #80 - Talk Show Culturel
Chelsea Wolfe - She Reaches Out to She Reaches Out to She
Maxwell Farrington & Le SuperHomard - Please, Wait...
Pierre-François Blanchard - #Puzzled
Sylvain Cathala - Print - Secrets for you
Cotonete - Victoire de la musique
Philippe Soirat - On the spot
Witchorious - Witchorious
Nicolas Jules - La reine du secourisme
Caesaria - Archi Deep - Chester Remington - Dirty Fonzy - Ni Vus Ni Connus
Grand March - Back To The Wall
PURRS - Goodbye Black Dog
Aline - La lune sera bleue
Geins't Naït, Laurent Petitgand & Scanner - Et il y avait
Choeur de chambre Mélisme(s), Colette Diard & BanKal Trio - Brahms le Tzigane
Elodie Vignon - Songes
- les derniers albums (7458)
- les derniers articles (353)
- les derniers concerts (2393)
- les derniers expos (5)
- les derniers films (20)
- les derniers interviews (1131)
- les derniers livres (8)
- les derniers oldies (20)
- les derniers spectacles (8)
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=