Deux ans après une prestation enflammée au festival des Inrocks le soir des Libertines, les Black Keys faisaient leur grand retour à Paris mercredi dernier pour soutenir leur dernière livraison : Magic Potion.
Petit rappel : les Black Keys se présentent comme un duo blues-rock originaire de l'Ohio composé de Patrick Carney à la batterie et de Dan Auerbach à la six-cordes.
A l'arrivée au Trabendo, le concert affiche complet, agréable surprise pour une formation pourtant assez peu médiatisée. Autant aborder le sujet qui fâche d'emblée, à savoir la comparaison (ou ressemblance ... au choix) avec les White Stripes. Encore un délire de journaliste en mal de sensations, car en dehors d'un goût prononcé pour le blues brut de décoffrage (les années d'insuccès du duo de Detroit) et d'une performance high energy, les deux formations cultivent leurs différences.
Depuis l'enregistrement de leur dernier opus et les traditionnelles photos promo, les Black Keys se sont laissés aller à un petit look délicieusement anachronique : Dan affublé d'une incroyable barbouze à la Jimmy Page période mid-seventies et Patrick déguisé en John Bonham des débuts.
Dès le premier morceau (extrait du Thickfreakness de 2004), une phénoménale débauche d'énergie émane de la scène : Patrick frappe ses fûts comme une mule mais c'est Dan qui assure véritablement le spectacle alternant riffs incandescents et soli exécutés sans la moindre fioriture. On pense parfois aux Kings Of Leon dans l'esprit, dans cette faculté, - inhabituelle de nos jours - à se focaliser sur la musique en privilégiant le plaisir de jouer.
Pas chien pour ses fans, le groupe balaye l’ensemble de sa courte carrière, délivre d’excellentes versions de ses anciens singles ("Hard Row" ou "10 A.M. Automatic") avant de clore sur "Till I Get My Way".
Au final, une affaire rondement menée (75 minutes rappel compris), un set authentique à l'ancienne sans fioriture comme on aimerait en voir plus souvent ... |