A première vue, ce serait plutôt non.

Une ancienne miss France, sculpturale et tahitienne, qui vient chanter dans un micro pour un album chez une major, on sent déjà la Star academy pointer son hideuse cohorte, produit par des synthés autistes dans une forêt de bouses arctiques. Comme quoi, il faut parfois sortir de ses charentaises.

Ce serait mal connaître la futée Mareva Galanter, trop intelligente pour ressembler à une tête de gondole prévendue et qui avait une envie, celle d’un disque pop régressif, comme un sachet de carambar. Le moins que l’on puise dire, c’est que l’envie de mademoiselle est exaucée. Ce qui n’est pas pour nous déplaire.

C’est donc affublée de quelques éléments perturbateurs du ukulélé club de Paris que la miss a enregistré, sous l’œil avisé de Jacno et Albin de la Simone, un disque de reprises whizzz de chansons yéyé des années 60 - pléonasme - en jouant à fond le côté décalé des productions easy-listening des débuts de l’électronique et la carte de l’amusement…

Le swinging tahiti en quelque sorte, arrangé par le futé Sylvain Vanot : tout y passe, Ferrer, Dutronc, Sheila, avec un égal bonheur, celui qui est perché entre la joie de vivre, le décalage et le franc cynisme. Et rien que pour cela c’est un régal.

On notera cependant avec délice la réhabilitation de deux chansons de Jacqueline Taïeb, icône underground féministe, la french mademoiselle est l’inspiratrice de ce disque sans prétention mais qui est joyeux comme une bataille au bain moussant dans une salle de bain carrelée de blanc.

On notera également, outre une remarquable reprise de Gainsbourg en duo avec Jacno, que la belle bénéficie d’une chanson plus nostalgique et plutôt jolie, écrite par Castelbajac et qui montre l’album sous un jour plus nostalgique.

Absolument anecdotique et donc parfaitement indispensable