Le 19 octobre, c'était soirée irlandaise à l'Olympia. Pourtant, pas de festivals celtiques à l'horizon, pas de folklore de Saint Patrick et encore moins de célébration d'Halloween en avance au programme.
A la place ce sera la pop déjantée de Duke Special et la pop luxuriante de The Divine Comedy ! Une superbe affiche qui tiendra toutes ses promesses et même au delà !
Duke Special entouré d'un batteur déjanté au look à la Django Edwards et de 3 autres musiciens (guitare, basse et clarinette), toutes dreadlocks sorties, est installé derrière un vieux piano laissant dépasser 2 yeux maquillés sur une tête que l'on croirait venir d'un poupon en porcelaine.
Musicalement c'est un concentré de pop énergique et de rock malmené de main de maître par le garçon qui n'a pas résisté à la mode du moment côté vestimentaire (veste à galons), qui alterne les positions assis et debout mais toujours derrière son piano ainsi que par le batteur, en véritable showman qui lâchera même sa batterie pour venir en devant de scène jouer ... du batteur à oeuf et de la râpe à fromage !
Une remarquable mise en bouche et une parfaite introduction à la musique de The Divine Comedy que le public de l'Olympia, enchanté et nombreux (le spectacle affiche complet depuis quelques temps déjà) attend de pied ferme et de bonne humeur.
Neil Hannon ne se fera d'ailleurs pas attendre très longtemps et c'est sous un tonnerre d'applaudissements que ses musiciens et celui qui est un peu le chouchou du public français depuis plus d'une décennie déjà arrivent sur scène.
Dandy toujours mais souriant et facétieux, Neil caché derrière ses lunettes de soleil ne tardera pas à se laisser aller. Les lunettes disparaîtront rapidement, et la veste aussi un peu plus tard. Neil parfaitement à l'aise sur scène fera son show.
Tout sourire, il est parfaitement à l'aise et nous gratifiera de petites blagues, de pas de danses (même du twist !) le tout arrosé de quelques pintes de Guinness ! Irlande oblige.
Musicalement tout est parfait, les musiciens excellents portent la voix de Neil comme jamais et la présence d'un seul violon cette fois ci pousse le concert à avoir un côté plus immédiat, plus brut et de fait plus rock que lors de certaines prestations accompagnées d'un ensemble complet (on se souvient notamment du spectacle au Grand Rex, certes musicalement réussi mais qui n'avait pas cette force jubilatoire).
Si le concert commence comme il se doit par un titre du récent album Victory for the comic muse, l'ensemble du set sera un savant mélange de vieux titres, toujours aussi fédérateurs et charmeurs comme "Generation sex" qui agite l'Olympia mais aussi "Daddy's car" magnifiquement interprété et même mimé !
Et puis "Something for the week end", "Die a Virgin" en rappel ou encore "A Lady of a certain age" frappent fort. Neil n'est plus seulement souriant mais semble franchement joyeux, remercie largement le public de deux rappels faussement improvisés (mais qu'importe).
Et quand Neil veut "faire l'amour avec tout le monde" ce n'est que pour le plaisir de réussir à prononcer quelques mots de français et accessoirement de faire réagir le public, qui ne se fait pas prier. Dans le même genre, il annoncera un "live sex show" avec son clavier et son guitariste. Comprendre un très bel instrumental à 3 mains de 3 personnes différentes, malicieusement intitulé "Threesome".
Plus qu'un concert, The Divine Comedy à l'Olympia était un rendez vous à ne pas manquer et ce n'est sans doute pas innocemment que Neil quitte la scène en disant "Next year, same place ? are you ok ? OK ! this is a date".
A n'en pas douter, The Divine Comedy reviendra donc bientôt ! Tant mieux ils nous manquent déjà et la pop ciselée de Neil Hannon prend vraiment une dimension supplémentaire sur scène. Preuve fut faite ! |