Quelques précautions d’usage avant d’aborder cette interview de ¡Forward, Russia!.
Les articles et interviews sur le groupe ayant poussé comme des champignons ces derniers temps, il est hors de question de remettre le couvert sur les sempiternelles questions dont tout le monde ou presque connaît la réponse : origines des titres de chansons ? (numéro d’écriture des morceaux) ; origine du nom ? (brainstorming d’expressions bizarres trouvées sur le net) ; ponctuation inattendue ? (un ami à eux a dessiné ces points d’exclamation sur leur logo) …
De retour maintenant à la réalité, ¡Forward, Russia! doit jouer dans deux heures en tête d’affiche de la 11e édition des Inrocks Indie Club à Paris, nos quatre jeunots - Whiskas (guitare), Rob (basse), Katie (batterie) et Tom (chant) - sont paisiblement attablés au restaurant de la Maroquinerie. L’interview peut désormais débuter, avec pour mission de faire fissa, les plats ne devant pas tarder à arriver !
Vous avez joué au Furia Sound Festival à Cergy en juin dernier mais il s’agit cette fois de votre première tournée française : comment se déroule-t-elle ?
Tous : Super ! fantastique ! On vient de jouer à Rennes et Tourcoing, on doit faire Strasbourg demain …. Le vin était vraiment incroyable !
Ressentez-vous une forte différence d’accueil suivant les pays ? Où situeriez-vous la France ?
Tous : Pour tout dire, on a été agréablement surpris par la France, on avait entendus des trucs vraiment pas terribles …
… du genre …
Tous : Ben que le public était mou du genou mais en réalité il est super enthousiaste. Le pire qu’on ait eu, c’était en Suède, vraiment pourri. Sinon, l’Espagne n’était pas mal … enfin, mieux que la Suède. Ah si, Vienne était carrément génial aussi… La Belgique aurait pu être chouette si on n’avait pas été si mauvais …
Vous avez fait de nombreuses premières parties (We Are Scientists, Editors …), pouvez-vous nous en dire plus sur le déroulement de ces tournées ?
Whiskas : Les premières parties entre Editors et We are Scientist n’étaient pas vraiment comparables. Avec Editors, c’était il y a longtemps et exclusivement de petites salles … We Are Scientist, c’était très différent, en fait, on était plus connus qu’eux d’où une ambiance un peu bizarre : les gens étaient vraiment venus pour nous.
Katie : Avec We Are Scientist, il nous est arrivé un truc marrant en tournée, au London Astoria … En fait, leur clip "It’s a hit" c’est une histoire de match de boxe, du coup ils nous ont dit de monter sur scène pendant ce morceau et de se boxer entre nous ! Ce qu’on a fait évidemment ! On s’est boxés, on s’est tirés les T-Shirts, c’était marrant ! Maintenant y’a pas mal de vidéos de ce moment là qui tournent sur Internet ! (ndlr : c’est vrai ! voir sur youtube)
Si cela était possible, avec quels groupes aimeriez-vous partager l’affiche ?
Tom & Whiskas : Panic At The Disco ! Ils sont vraiment excellents ! Cependant, pour nous, une grande différence existe entre être fan d’un groupe et tourner avec. Quand tu décides de faire la musique, ça n’est pas pour tourner avec un groupe que tu apprécies, c’est avant tout pour plaire à un public. Si on se produisait avec tous les groupes qu’on aime, on les écraserait … Dans l’esprit, on apprécierait jouer avec Midlake, mais ça serait un carnage vu leur style plutôt rock country.
A l’écoute de votre album et compte tenu de ce qu’on a lu concernant vos prestations scéniques, une comparaison s’impose à nos yeux : IMA Robot. Un son très similaire, une énergie phénoménale sur scène, un chanteur enragé …
Rob : … IMA Robot … j’en ai entendu parler mais je ne les ai jamais vu …
On trouve aussi quelques ressemblances avec the Go-Team !, notamment sur le titre "16" ?
Rob : C’est vrai … je suis d’accord …
Wishkas : Non, Non, on n’a rien à voir avec eux … mais bon c’est toujours intéressant d’avoir des avis, même si parfois, ça peut me sembler un peu bizarre.
Quels liens entretenez-vous avec les autres groupes de Leeds, notamment ceux du label "Dance to the Radio" de Whiskas ?
Whiskas : Oui, on apprécie énormément I Like Trains, on s’est un peu suivis en tournée. En règle générale, l’ambiance est très amicale entre les groupes de Leeds.
Et les gros trucs genre Kaiser Chiefs ?
Whiskas : Oui oui, aussi .. tout le monde se connaît. Il y a un groupe de notre label qui s’appelle The Pigeon Detectives qui va d’ailleurs ouvrir pour Kaiser Chiefs.
Où l’énergie que vous déployez sur scène trouve-t-elle son origine, un concert traumatisant lorsque vous étiez encore enfant ?
Wishkas : Non non, on ne sent les choses que comme ça : si on ne joue pas à fond, ça n’a pas de sens. Et puis c’est souvent lié à l’interaction avec le public.
Pas la peine d’en rajouter, on l’a bien compris, vous aimez les concerts ! A ce propos, quels sont les meilleurs auxquels vous avez assisté ?
Rob : Explosions in The Sky !
Katie :Tortoise … c’était vraiment génial …
... amusant, que des trucs post-rock : votre musique n’est pourtant pas l’air très influencée par le post-rock ? …
Whiskas : c’est vrai, mais on aime plein de choses différentes. Parmi mes meilleurs concerts, je pourrais citer Mogwai ou encore GYBE à Manchester …
Katie : les Liars aussi étaient chouettes …
Revenons un moment sur l’album, d’où provient le titre "Give Me A Wall" ?
Tom : Le truc avec un mur, c’est que tu peux tout faire avec … du bien comme du mal … à toi de voir !
Comment se déroule l’écriture au sein de ¡Forward, Russia! ?
Tom : Tout le monde participe à l’élaboration de la musique et j’écris seul les textes.
Whiskas, sais-tu ce que ton nom évoque pour nous ?
Whiskas : De la bouffe pour chat ?! (rires) En fait, ce surnom provient d’une BD pour enfant très connue en Angleterre où le personnage principal est un chat qui s’appelle Samuel Whiskas … et comme je m’appelle Samuel …
Et comment s’annonce le futur pour ¡Forward, Russia! ?
Tom : Comme toujours, beaucoup de tournées : Angleterre, Etats-Unis … On doit retourner à New-York, probablement l’endroit le plus terrible pour jouer … avec Londres évidemment.
Comme on s’y attendait Whiskas s’avère être le plus loquace du groupe, s’enthousiasmant pour un rien, Tom joue l’indifférent, s’absentant pour revenir truster la parole, Katie, prête à s’enflammer, reste en retrait. Enfin pas autant que le magnifique et charismatique Rob, plus discret tu meurs mais haut la main le plus fascinant du lot.
Voilà, les plats viennent d’être servis, ¡Forward, Russia! va désormais se préparer pour le combat : une prestation high énergie, époustouflante à tous les niveaux. Pour une fois que la dernière sensation venue d’Angleterre n’est pas une déception !
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