Après un passage fracassant au Point Ephémère en février - sans conteste un des high 5 de 2006 à Paris -, The Chap effectuait son grand retour dans le cadre de la deuxième édition du festival BB Mix à Boulogne Billancourt.
Située au rez-de-chaussée d'une barre circulaire d'immeubles dignes de la Grande Motte, la Salle Polyvalente du Pont de Sèvres accueille la soirée, véritable point d'orgue de ces dix jours de festival. Honneur tout d'abord à la ville hôte, avec deux groupes boulonais : The Howling et That's All Right Mama.
Flash-back au début des années 90 avec les premiers et leur rock grungy sous forte influence Soundgarden. Moins daté, That's All Right Mama, délivre un set pop dans l'esprit des productions anglaises actuelles.
Changement de calibre ensuite avec The Clerks, déjà aperçu la semaine précédente au Point Ephémère pour une soirée "Are You Loaded" : les compos, la performance, tout est rodé et particulièrement efficace même si l'on s'ennuie un peu au bout d'une demi-heure ...
Puis vint le tour de The Chap. En terrain connu, totalement débridé à l'idée de se produire à Paris, les Londoniens vont donner, pendant près de 90 minutes, un set brillantissime.
Plutôt electro sur disque, The Chap se mue sur scène en une imparable machine à danser rock emportant tout sur son passage sans tomber dans une facilité à la Franz Ferdinand. En effet, sous ses côtés immédiats, la musique de The Chap s'envisage à un tout autre niveau, plus expérimental, un peu à l'image de Deerhoof. Enfin, La personnalité de chacun des musiciens, Johannes (guitare et chant) en tête, participe également à la réussite d'une soirée comme on aimerait en vivre plus souvent ...
Un peu comme celle de la veille pour la première prestation parisienne du duo Agaskodo Teliverek en ouverture de Panico.
S'il fallait définir Agaskodo Teliverek en un adjectif, "improbable" serait certainement le plus approprié. Improbable tout d'abord pour ce nom aux consonances venues d'Europe orientale, seulement prononçable de certains aficionados surdoués.
Et pour cause, Miklos Kemecsi, dit "Le Comptable", et son acolyte Tamas Szabo, dit "Karamazov", ont vu le jour en Hongrie avant d'émigrer à Londres. Improbable également pour leurs costumes de scène, savamment désuets et dignes de footballeurs des années 70 : t-shirt blanc moulant, short rouge, chaussettes blanches remontées au genou sur des converses bleues. Improbable enfin pour cette musique nihiliste, dans l'esprit de Lawrence Wasser ou du Club Des Chats, véritable carambolage d'electro, de musique dance ou encore de post-punk.
Majoritairement bâtis sur des duels de guitares sur fond de boucles de rythmiques, les morceaux de Agaskodo Teliverek possèdent un côté immédiat ainsi qu'une efficacité sans pareille. A retrouver sur leur fraîchement démoulé premier album avant un retour prévu à la Flèche d'Or le 4 janvier prochain.
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