Après un concert acoustique plus que convaincant le 7 septembre dernier à la Flèche d’Or, le petit Mozart du folk, Mister Ben Kweller, se produit ce soir au Trabendo pour notre plus grand plaisir.
Petit Mozart, car quand on a commencé la batterie à 7 ans, qu’on a écrit sa 1ère chanson au piano à 9 et reçu sa 1ère guitare à 11, le terme ne paraît pas galvaudé.
Ce soir, il vient présenter son dernier opus intitulé Ben Kweller. Le choix d’un titre éponyme n’a ici rien de prétentieux, mais bien au contraire, se justifie parfaitement. En effet, Ben a tout fait tout seul sur cet album : le songwriting c’est lui, la musique c’est lui, chacun des instruments joué c’est lui, même les chœurs c’est lui !
Lundi, 19h45, il y a beaucoup de monde devant la petite salle cachée derrière le gros Zénith (s’y produisent d’ailleurs au même moment les anglais de Keane…). Ben Kweller joue ce soir à guichet fermé.
Comme à la Flèche d’Or, l’ami et poulain Pierre Guimard a la mission de réchauffer la salle (oui il commence à faire vraiment froid dehors ces derniers temps).
Le jeune homme, accompagné de sa guitare sèche, vient jouer son album solo De l’Autre Côté.
Discret et charmant, il entame son premier morceau. Le chant est en français et par les temps qui courent, le simple fait de chanter dans la langue de Molière paraît très courageux, voire carrément téméraire.
Pierre Guimard doit d’ailleurs faire face à quelques méchancetés : des ricanements d’adolescentes excitées d’un côté, un "Calogero" lancé de l’autre. Mais le bellâtre ne se laisse pas démonter, et au fur et à mesure les applaudissements se font plus francs. Les douces mélodies pop, la sincérité des textes - des récits très probablement autobiographiques - séduisent.
Le set arrive à sa fin, avec son dernier titre, il réussit même à faire chanter en chœur un public finalement rallié à sa cause.
En attendant Mister Kweller, on se surprend à taper du pied sur une musique d’ambiance de qualité. Dylan avec "Maggie’s farm", Nirvana avec "Molly’s Lips", Creedence Clearwater Revival avec "Suzie Q" et "Fortunate Son".
Voilà notre petit génie et ses musiciens. Une véritable ovation accompagne leur arrivée sur scène.
Après un rapide "Bonsuoir Parisse", ils entament "Penny on the train track". Quelques notes au piano en guise d’introduction avant que le morceau ne se déchaîne. Exemple parfait d’un titre prometteur sur album se transformant en un double concentré d’énergie en live.
Suit, dans le même esprit mais avec plus de guitares, "This is war". Le morceau le plus rock du dernier album - présent sur tous les bons samplers de la rentrée - donne la possibilité à Ben et à ses acolytes de faire exploser leur joie. Retour à la douceur avec "Sundress", 1er single du dernier opus, une superbe ballade pop, rythmée et envoûtante.
Ce soir Ben Kweller ne se cantonne pas à sa dernière oeuvre, il pioche allégrement dans l’ensemble de son répertoire. "Family Tree" de l’album Sha Sha avec son entêtant refrain "papapapapapa", "Believer" issus de On My Way, pour lequel il fait revenir sur scène son ami Pierre Guimard.
Au moment du rappel, il s’installe seul au piano pour "Thirteen", sublimement romantique, conquérant en quelques notes le cœur de toutes les filles. Ben conclut avec ses musiciens sur "I Need You Back" - plus qu’approprié pour une fin - ultime moment de bonheur et de joie communicative.
1h15 de concert. Timing objectivement honorable mais, dans ce cas précis, bien trop juste. C’est comme ça ! Les moments heureux sont toujours trop courts. |