Il est 19h30, le concert devait commencer à 18h45, apparemment un des groupes a été déprogrammé. Les lumières s’éteignent, le rideau de l’Olympia s’ouvre, The Fields arrive sur scène, ils se déchaînent et vont assurer pendant 7 titres.
Malheureusement pour eux la saturation des guitares rend inaudible leur voix, résultat on assiste à un grand tapage avec de temps en temps la voix de la chanteuse qui arrive à se glisser dans ce brouhaha.
Pourtant ils ont une très bonne prestation scénique et c’est un peu dommage mais cela nous procurera l’envie d’écouter leur album afin de mieux juger.
20h30, c’est au tour de The Klaxons de faire son entrée.
La salle est très vite en effervescence devant ce mélange de rock pur et dur auquel nous ont habitué The Rolling Stones ou The Clash et de new wave à la façon de The Cure ou encore Depeche Mode.
Un pogo se dessine dans la fosse, on se croirait revenu 20 ans en arrière à un concert de Téléphone.
Tout en nous régalant de leurs riff de guitares électriques et de leurs claviers, des images très eighties apparaissent sur l’écran du fond, pas une seule note de douceur, la salle est chauffée.
Les fans d'Etienne Daho n’en peuvent plus d’attendre.
Il est déjà 21h15, le rideau laisse apparaître des violons sur la scène, on peut déjà imaginer le public tout retourné.
Et pourtant, intermède de 15 minutes, Ludeal passe devant le rideau et essaye tant bien que mal de placer ses trois chansons, et après peu d’applaudissements s’en ira tranquillement.
Un peu après 21h30, le rideau s’ouvre de nouveau, tous les musiciens sont au grand complet aujourd’hui avec en prime un quatuor à cordes autour d'Etienne Daho.
Tout commence comme l’album sur un "Satori thème (version Jack in Paris)" comme sur l’album récemment sorti et commémorant la date d’anniversaire de sa sortie officielle 1986, 20 ans après.
Cette version est beaucoup plus intime, moins variété top 50 des années 80, le ton du concert est donné, l’idée est intéressant et très risquée à la fois. Les dés sont jetés, le public suit s’en problème.
"Epaule tatoo" version électro dans un univers semi classique, waouh quel audace ce chanteur. Etienne nous présente son équipe au grand complet et va chanter son album dans l’ordre version revisitée ainsi suivront "Pop Egerie O", "Quelqu’un qui m’ressemble", "Tombé pour la France", "4 000 années d’horreur" et "Qui sera demain mieux que moi".
La salle est sous le charme, surprise, conquise et reprend avec Etienne tous les titres.
Puis arrive le moment de "Paris à l’hôtel". Daho va s’expliquer sur ce choix de réorchestration car pour lui à l’origine la version était mauvaise, c’est donc dans une version beaucoup plus sombre que nous avons le privilège de réécouter ce titre duquel ressort une grande tristesse qui avait pu jusque là échapper à certains fans.
Presque la fin, le public le sait, ED s’est déjà expliqué dans la presse sur le fait qu’il n’y aura pas de rappel, donc c’est avec un très grand plaisir que nous chanterons tous en chœur "Duel au soleil" (ouf rien à voir avec sa fatigue de la Star Ac). Le concert se termine comme il a commencé sur un "Satori pop century".
Etienne remercie les spectateurs qui le réclame de nouveau, il fait signe aux violons de se retirer et nous régale d’un hommage à Syd Barret avec sa reprise de "Late night".
De nouveau les remerciements et notre pop singer envoie un baiser et tout ému disparaît. FIN.
C'est après un court intermède bordélique et musical de I'm From Barcelona dans le hall de l'Olympia alors que les fans de Daho se pressent déjà vers la sortie, faisant preuve non seulement de peu de tolérance envers les artistes qui ont précédés le bel Etienne mais aussi de bien peu de curiosité envers ceux qui lui succèdent, que les TV On The Radio termineront la soirée.
Pour revenir sur I'm From Barcelona, le concept est simple, le garçon fait du "punk folk" avec une guitare acoustique et un micro sur lequel est présente une forte distorsion.
Il distribue des feuilles avec les textes de ses chansons au public, tout d'abord surpris, et lui demande tout simplement de chanter avec lui.
Un joyeux bordel absolument jouissif de quelques minutes qui laisse donc la place un peu plus tard aux New yorkais tout aussi déjantés de TV on the radio forts de leur derniers opus Return to cookie mountain.
Sur la grande scène de l'Olympia on se rend compte dès les premières minutes que le groupe de David Sitek tient la grande forme.
Le chanteur Tunde Adebimpe court dans tous les sens, vociférant et sautant de partout, tandis que Sitek, bien que démuni de micro, hurle à gorge déployée et s'agite sur sa guitare à laquelle est suspendue une sorte de carillon tibétain ou s'agenouille dos à la scène pour triturer son PC et en sortir des sons tous plus étranges les uns que les autres !
Un set tout en puissance qui scotchera bien vite l'audience qui aura fait l'effort de rester après la tornade Daho (qui aura eu le mérite de virer tous les indélicats de la salle).
Public entièrement acquis à la cause du plus black des groupes de rock actuel, mais aussi du plus génial, inventif et exubérant !
Un régal pour les oreilles mais aussi pour les yeux !
Le meilleur concert de la soirée, cela va de soi, et qui remet bien vite les pendules à l'heure, les Klaxons qui avaient semblé mettre le feu aux poudres tout à l'heure paraissent désormais bien pâlots et c'est une vraie vague de bonheur qui nous embarque dans le monde merveilleux des TVOTR, décidément à ne manquer sous aucun prétexte en live. |