So this is goodbye, drôle de titre pour un album... Ces Juniors Boys voudraient-ils nous dire adieu avant même que l'on ait écouté leur galette? Non évidemment ! Et cela serait bien dommage pour nous.

Originaire d'Hamilton au Canada, Jeremy nous raconte leur histoire. "Comme tout ado, j'ai eu des groupes au lycée mais rien de bien sérieux. Ce n'est qu'à l'université que le son Junior boys est arrivé. On faisait du garage hip hop avec mon ami John. Puis les mp3 de nos morceaux ont commencé à circuler, les gens nous demandaient des démos. C'était en 2000 ou 2001, ensuite Matt est arrivé quand je faisais notre EP et cela a tout de suite collé."

Ce qui frappe chez le groupe est la structure foncièrement pop des morceaux, comme le titre d’ouverture très aérien "Double Shadow". Pourtant l’électro est habituellement quelque chose d’assez froid, mais Jeremy s’en défend. "On vient d’une scène dance music à la base, avec ses règles très strictes et le fait de pouvoir jouer de la pop en intégrant tous ses éléments électro a été très libérateur. Cela donne un aspect plus riche, plus lumineux à la musique. Timbaland fait cela très bien par exemple. Le fait que nous ayons des influences très diverses telles que la disco, la new wave, le pre-rock ainsi que les grands crooners (le groupe nous offre même une reprise de Frank Sinatra) nous donne une dimension supplémentaire."

En effet, leur musique n'a rien de technique, de machinal. La voix se fait beaucoup plus souple, plus mélodique que sur leur EP précédent. Cela crée un mélange inédit qui nous transporte dans un autre univers. Et cet univers se transpose désormais en live.

"Quand la perspective du live est arrivée, nous étions un peu bloqués! Nous n'avions jamais pensé jouer ces morceaux en concert, car trop dépendants des machines et des synthés. Nous avons donc beaucoup réfléchi en composant et en enregistrant le nouvel album. Pourrons-nous jouer cela sur scène? Cette partie est-elle trop technique? On peut vraiment dire que cet album a été pensé pour le live. Concrétement, nous avons une base de la chanson, puis nous ajoutons des parties avec des ordinateurs, des séquenceurs, des effets. Nous sommes donc devenus un vrai groupe de scène."

Verdict concernant la scène ! Tel que Jeremy nous l’avait dit, la forte tendance électro du disque se métamorphose en une merveilleuse pop disco. A noter la présence d’un vrai batteur, beaucoup plus chaleureux qu’une boite à rythmes ! Les quelques chansons sont exécutées avec brio par le trio d’un soir, avec Matt aux synthés et Jeremy au chant et à la basse/guitare.

On se croirait au temps où Daft Punk faisait ses débuts avec une musique électro légèrement plus lente qu’à l’habitude ("Da phunk" par exemple), mais déplaçant les foules. Le single "In the Morning" est particulièrement apprécié du public, qui en redemande.

On espère les revoir très bientôt dans nos contrées françaises, avec dans leurs valises des nouveaux titres!