Drame de Henry de Montherlant, mise en scène de Patrice Le Cadre avec Cécile Descamps, Dominique Delaroche, Benoït Dugas, Jean-Luc Jeener, Thomas Lequesne, Bernard Mallek, Jean-Luc Mingaud, Michel Parent et Sophie Raynaud.
Une croix, des tuniques blanches, le blanc des tuniques des chevaliers de l’Ordre de Santiago, couleur de la pureté et symbole de l’élite.
Des chevaliers qui, alors que l’Espagne vient de se débarrasser de l’envahisseur arabe, pressent leur Maître, Don Alvaro, de partir pour le Nouveau Monde sous la double bannière du royaume et de l’Eglise afin d’accroître la gloire du premier et de convertir les indigènes à l’enseignement de la seconde.
Pour celui-ci, l’exigence morale personnelle est poussé au plus haut niveau au point où tout doit lui être sacrifié. Dès lors que cette exigence ne peut trouver de réponse dans le monde, la seule issue est l’ascèse chrétienne ("Désormais, je touche à mon but : ce but est de ne plus participer aux choses de la terre. Oh ! combien depuis toujours j'y aspire ! Comme je forçais sur mes ancres pour cingler vers le grand large !").
La mise en scène de Patrice Le Cadre, qui a également créé les magnifiques lumières, est remarquable et l’interprétation dominée par l’incarnation admirable de Jean-Luc Jeener (Don Alvaro) et la grâce éthérée de la jeune Sophie Raynaud dans le rôle de la fille du maître.
Certaines scènes, dont la dernière, sont d’une force et d’une beauté indicibles.
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