Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Barbara Carlotti
Interview  (Paris)  2006

Barbara Carlotti nous a reçu à l'occasion de la sortie de son album "Les lys brisés".

Quel est ton premier souvenir musical ?

Barbara Carlotti : Un concert dans une église avec ma mère (athée) toute petite.

Quelle est ta formation musicale ? De quel(s) instrument(s) joues-tu ?

Barbara Carlotti : J’ai fait du piano classique petite, du piano jazz adolescente mais je n’ai jamais eu de don pour ça et j’avais besoin de chanter. Je me suis donc inscrite dans une école de jazz quand j’ai eu mon bac puis je suis rentrée en musicologie à Paris 8 et j’ai fait du chant Lyrique dans un conservatoire.

A quel moment as-tu décidé de te lancer dans la musique ?

Barbara Carlotti : Le 23 octobre 1993, j’ai écrit dans mon journal : "Je veux être chanteuse". La première fois que j’ai eu l’occasion de rentrer en contact avec ta musique était en première partie de Louise Attaque l’an passé à l’Olympia : j’ai trouvé ton show particulièrement réussi, notamment ton jeu de scène en parfaite adéquation avec tes chansons.

Aimes-tu te produire sur scène ?

Barbara Carlotti : J’adore absolument ça, la musique n’est jamais pareille, le public toujours différent.

Comment abordes-tu un concert ?

Barbara Carlotti : Avec beaucoup de trac, je répète avec mes musiciens, j’aime aussi penser à ce que je pourrais dire entre les chansons.

Dans quel type de salle es-tu la plus à l’aise ?

Barbara Carlotti : Les salles pleines ! Je n’ai pas de préférence pour les petites salles intimistes, on n’agit évidemment pas de la même manière que dans les grandes salles, on installe des ambiances différentes : j’aime donc toutes les salles.

Quid des prestations en solo ?

Barbara Carlotti : Je ne suis jamais seule, je ne suis pas assez sûre de moi pour m’accompagner au piano ou à la guitare et puis je préfère ne faire que chanter.

Quels sont les meilleurs concerts auxquels tu as pu assister ?

Barbara Carlotti : Cette année : TV On The Radio à la Boule Noire, il faisait très chaud, il y avait un monde fou et leur show était électrique, j’ai dansé toute la soirée. Etienne Daho à l’Olympia chantant son album "Pop Satori", je l’adore sur scène, sa légère maladresse, sa façon très belle d’interpréter "Late Night" de Syd Barrett, qui a instauré un silence admiratif dans toute la salle, ce genre de moment de recueillement rare qu’il peut se créer quand tout le monde est ému.

C’est un honneur d’avoir été signé par Beggars France, comment les choses se sont faites avec le label ?

Barbara Carlotti : Très simplement. Laurent Rossi est venu me voir en concert au Zèbre de Belleville pour la sortie de mon EP autoproduit "Chansons". Il a ensuite fait passer le disque à Martin Mills de Beggars Angleterre qui a accepté la proposition de Laurent qui était de prendre en licence mon premier vrai disque enregistré chez Microbe "Les Lys Brisés".

Comment s’est effectuée la rencontre avec tes musiciens ? JP. Petit et B. Burgalat notamment ?

Barbara Carlotti : Avec Jean-Pierre c’était il y a un peu plus de quatre ans dans une fête, je chantais mes chansons en m’accompagnant sommairement à la guitare et il est venu me "chambrer" de façon très amusante, nous avons parlé musique et deux mois plus tard, nous avons commencé à faire des concerts ensemble dans les petits bars. Plus tard, nous avions enregistré plusieurs chansons et j’ai trouvé le numéro de Bertrand Burgalat.

Je l’ai contacté pour Tricatel, je voulais lui faire écouter les chansons. C’est le seul producteur que j’ai appelé qui m’a répondu et reçu à l’époque. On a écouté les titres sur un petit poste dans sa cuisine, il m’a dit que si j’avais besoin d’arrangements, il serait ravi. Je lui ai donc proposé deux titres "Cannes" et "De L’Argent" et nous avons enregistré le tout en deux jours dans un studio à Montreuil. Ces 2 titres étaient sur l’album "Chansons". Puis j’ai repris la même version de "Cannes" pour "Les Lys Brisés".

Qu’est ce qui a changé entre l’enregistrement de ton EP "Chansons" et celui de ton premier album ?

Barbara Carlotti : Sur "Chansons" - à part les morceaux enregistrés avec Bertrand - nous avons tout fait live avec très peu de moyens, sans penser vraiment aux arrangements ni à la production : tout y est spontané et instantané. Avec "Les Lys Brisés", j’ai vraiment réfléchi à ce que je voulais faire, j’ai écrit des arrangements pour certaines chansons. Nous avons aussi fait des arrangements que nous avions travaillés pour la scène, que nous avons affinés, et agrémentés pour l’album. Au final, j’ai vraiment passé beaucoup de temps en studio, en suivant toutes les étapes jusqu’au mastering.

Même si je suppose que chaque chanson possède sa propre histoire, comment composes-tu de manière générale ? Soit les paroles, soit la musique dans un premier temps ou alors les deux simultanément ? Un côté perfectionniste à la Brassens ressort des textes, tu sembles y apporter le plus grand soin.

Barbara Carlotti : J’écris sous le coup de l’émotion souvent, je note des choses dans des carnets et ensuite, je travaille chez moi. Souvent j’essaye d’aboutir le texte et je mets en musique ensuite. Mais il y a des exceptions comme "Tunis", dont j’ai écrit simultanément le texte et la musique.

Je trouve la tonalité des paroles relativement triste, où les sentiments amoureux demeurent omniprésents. Quelles sont de manière générale tes sources d’inspiration ?

Barbara Carlotti : La couleur de cet album est nostalgique et sentimentale mais pas triste si on écoute bien les paroles des chansons. J’espère que les auditeurs peuvent déceler cela de moi, même dans "Tunis", il y a beaucoup d’espoir et dans les autres chansons une certaine distance … Mes sources d’inspiration sont multiples mais je crois que pour cet album j’ai choisi des chansons très proches de moi, très intimes qui dévoilent des aspects de ma personnalité que j’extériorise peu, je suis une fille très gaie et très optimiste !

Peux-tu m’en dire un peu plus au sujet des sources d’inspiration et des circonstances d’écriture des chansons suivantes : "Tunis", "Cannes", "Anaïs" et "La Nuit Des Amants" ?

Barbara Carlotti : "Tunis" : Je suis rentrée chez moi après avoir raté l’avion et je n’avais qu’une chose à faire, écrire une chanson pour me consoler, "Cannes" : Un ami assez mondain était parti au Festival de Cannes, moi je restais à Paris et suivais de loin les évènements, c’est un petit clin d’œil ironique, "Anaïs" : La lecture du Journal d’Anaïs Nin, "La nuit des Amants" : A posteriori je pourrais dire qu’il y a là sans doute mon goût pour la poésie symboliste et mon amour de Baudelaire, et puis c’est une déclaration d’amour imagée.

Je distingue dans ta musique cinq grandes références. Je vais te les lister et à toi de me dire si tu t’en sens proche ou ce qu’elles t’évoquent ? La première, sans ordre d’importance, serait la grande chanson française : Juliette Gréco, Barbara …

Barbara Carlotti : Ma mère écoutait beaucoup ces chanteuses quand j’étais petite mais moi je suis plutôt du côté de Gainsbourg, Brigitte Fontaine et Alain Bashung.

La pop sixties parfaite genre Zombies, Emitt Rhodes … ou un peu plus tard Big Star …

Barbara Carlotti : "Odessey And Oracle" des Zombies est un immense album que j’aurais aimé intégralement adapter en français. Mais aussi les Beach Boys, les Pretty Things etc.

Les yéyés : Françoise Hardy … mais surtout des trucs des compiles "Pop à Paris" …

Barbara Carlotti : Oui, j’aime bien l’attitude yéyé, sorte de simplicité bubble-gum extatique qui me plait, genre adolescence intelligente.

Folk US/GB : Dylan, Simon & Garfunkel, Nick Drake, Joni Mitchell …

Barbara Carlotti : C’est à la fois une passion d’adolescence Dylan, Simon & Garfunkel, toujours vivante : références permanentes pour moi, la nostalgie, la simplicité des arrangements, le discours.

Pop cabaret à la Divine Comedy, Scott Walker …

Barbara Carlotti : Rufus Wainwright aussi. Pour les arrangements grandiloquents avec beaucoup de cordes, de cuivres, bref les grands moyens, mais toujours avec un goût exquis et puis le côté conquérant de cette musique dont je ne me lasse jamais.

Plus récemment, apprécies-tu des formations comme Belle & Sebastian, Kingbury Manx ou évidemment de Cat Power ou Feist ? Mathieu Boogaerts ou La Position du Tireur Couché du côté de chez nous ?

Barbara Carlotti : Je suis une fan absolue de Belle et Sebastian : j’ai tous leurs albums, leurs DVD et je rêve un jour de faire quelque chose avec eux. J’aime beaucoup Cat Power, son dernier album et sa manière de danser, j’aime la voix exceptionnelle de Feist, le premier album de Matthieu Boogaerts.

Tout dans ta musique semble évoquer les années 60, d’où te vient cette passion apparente pour cette époque ?

Barbara Carlotti : Je fais de la musique aujourd’hui et je ne recherche pas à tout prix cette référence.

A l’écoute de tes disques, je me retrouve systématiquement projeté dans quelques films français en couleur des sixties, où tes chansons seraient la bande son. Apprécies-tu particulièrement le cinéma ? Si oui, quels sont tes réalisateurs/films de référence ?

Barbara Carlotti : Presque tout Rohmer mais particulièrement "La Collectionneuse", "L’Amour L’Après-Midi". Tout Jean Rouch, Truffaut, Godard, Eustache. Yves Klein "Mister Freedom", Agnès Varda "Cléo de 5 A 7", Alain Resnais "Je T’Aime, Je T’Aime". Récemment j’ai découvert Satyajit Ray, sublime réalisateur Indien "La Trilogie D’Apu", "Les Joueurs d’échec", "Le Salon de Musique", "Des Jours et des nuits dans la forêt". TOUT FASSBINDER !!! Cukor, Lubitsch, Hitchcock etc. Tout ce que je ne connais pas encore. Oui j’adore le cinéma.

J’ai entendu que tu avais récemment participé au dernier album de Michel Delpech, comment cela s’est-il passé ?

Barbara Carlotti : J’ai fait un concours de chanson pour France Bleue à Périgueux il y a 2 ans. Il était président du Jury et c’est grâce à lui que j’ai eu le 2eme prix. Quand mon album est sorti il l’a acheté puis m’a invité à faire un duo avec lui. J’étais aux anges évidemment. Michel Delpech est un homme très chaleureux et généreux, et c’est un grand professionnel.

Quels sont tes projets dans les prochains mois ?

Barbara Carlotti : La Cigale le 13 février et la tournée qui reprend fin janvier en France, Suisse, Belgique, Allemagne, au Québec … L’écriture du prochain album, la sortie du disque d’Olivier Libaux "Imbécile" sur lequel je chante 3 chansons, la sortie de l’album de Bertrand Belin avec lequel je chante un duo sur son disque magnifique "La Perdue".

Pour finir, si tu devais définir ta musique en 3 mots, lesquels choisirais-tu ?

Barbara Carlotti : (Je ne sais pas définir ma musique). "Ecoutez là !" en 2 mots.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Les lys brisés de Barbara Carlotti
La chronique de l'album L'Idéal de Barbara Carlotti
La chronique de l'album L'Amour, l'Argent, le Vent de Barbara Carlotti
Barbara Carlotti en concert à La Cigale (13 février 2007)
Barbara Carlotti en concert au Festival FNAC Indétendances 2008
Barbara Carlotti en concert à la Maison de la Pésie (vendredi 19 juin 2015 )
L'interview de Barbara Carlotti (mardi 3 avril 2012)

En savoir plus :

Le site officiel de Barbara Carlotti


Barbel         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

• A écouter aussi sur Froggy's Delight :

Barbara Carlotti (3 avril 2012)


# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=