Depuis quelques années, la scène folk rock scandinave nous apporte notre lot de bonnes surprises.
Loin des clichés pop à bas prix en costumes à paillettes, les Thomas Dybdhal, Ane Brun, White Birch ou Ai Phoenix nous ont fait découvrir ce que l'Amérique ne nous offre plus depuis la fin des années 70.
Néanmoins, finissons en tout de suite, Tobias Froberg mérite mieux que de dire qu'il est une réincarnation de Simon et Garfunkel.
Car non, Somewhere in the City n'est pas The sound of silence et les duos de l'album n'ont rien à voir avec la délicate mièvrerie de nos deux respectables têtes blanches !
La pochette à elle seule pourrait résumer mieux que quiconque le contenu de l'album. Une silhouette de loup marche sur un mur de béton, au loin une envolée de pigeons.
La folk urbaine prend ici toute sa légitimité et tout son sens. Tobias Froberg manie le verbe et la guitare aussi bien que les ambiances tout au long de ces 11 titres oscillant entre folk bouseux et ballades intellos.
Et la plus belle de ces ballades est sans doute le duo avec Ane Brun, "Love and Misery" qui nous ramène quelques années en arrière du temps du superbe "Your Ghost", duo mythique entre Kristin Hersh et Michael Stipe.
"What a day" se tourne plus résolument vers le folk rock américain des 70's. Un folk festif et luxuriant qui fait suite à "Somewhere in the city", ode à la ville … et à la solitude ("there must be a party, somewhere in the city […] Somewhere in the darkness, beyond the buildings and the trees, they must be having all the fun, I should go and find someone").
Piano et guitares ont la part belle sur ce disque quasi acoustique au son chaleureux comme une flambée d'hiver autour d'un chocolat chaud. Mais attention, folk acoustique ne veut en aucun cas ici dire dépressif et le ton de l'album est plutôt enjoué et le tempo élevé. Pas de pathos façon Red House Painters. Pas de déprim' en vue à l'écoute de ce Somewhere in the city, juste l'envie de se le repasser, et de se reservir une tasse de chocolat chaud.
Quelques chansons d'amour plus tard ("Oh my love", "Someone") l'album se termine sur un pied de nez intitulé "Forever is just a word in a lovesong" aux arrangements encore une fois impeccables, toujours dans la limite du bon goût.
Quoi qu'il en soit, les lovesongs de Tobias Froberg méritent qu'on les écoute … forever.
|