Quel effet cela vous fait-il de revenir à la Route du rock 6 ans
après votre premier passage ?
Fran Healy [chant]: C’est très gratifiant de revenir jouer
ici. J’ai beaucoup aimé toutes les choses qui se sont déroulées
depuis, et je trouve cela très fortifiant de revenir dans le lieu où
nous avons débuté, au début de notre succès, ce
lieu est un peu comme une référence.
Pourquoi avez-vous travaillé sans producteur cette fois-ci ?
F.H. : Ce n’était pas un choix délibéré.
7 mois après l’accident du batteur, nous avons décidé
de partir en vacances avec un peu de matériel, mais sans aucune arrière
pensée quant à un hypothétique disque à enregistrer.
Mais au moment du départ, nous avons trouvé opportun le fait de
se retrouver ensemble, au calme, et donc nous avons décidé d’enregistrer
là-bas le travail fourni. Mais la raison principale de ce voyage n’était
pas l’enregistrement d’un disque, mais nous devions nous retrouver.
Cet accident avait totalement déstabilisé le groupe, quasi détruit.
Nous voulions nous redécouvrir et réapprendre à s’aimer.
Le son de Travis a considérablement évolué, il est
devenu plus pop, plus soft. Pourrat-on un jour retrouver le son de "Good
feeling" ?
Neil Improse [batterie] : C’est impossible de le dire, c’est
impossible de dire à quoi nous ressemblerons dans cinquante ans ! Quand
nous enregistrons, on ne part pas avec un plan du genre : ce disque sera plus
rock. Cela dépend de notre humeur.
"The Name Who" est dédicacé à Charlie. Qui
est Charlie, c’est un chat ?
F.H. : Un de nos amis à Hambourg possède un chien, un
labrador, et c’est le chien le plus joyeux que nous ayons jamais vu. Ce
nouvel album est dédié au chirurgien qui a opéré
la tête de Neil.
Cette mise au vert a influencé les ambiances de l’album ?
F.H. : Oui certes, mais c’est plutôt le fait de se retrouver
tous les quatre ensemble qui a conditionné les chansons de l’album.
Nous nous sommes isolés pour nous reconstruire. Pour "The Man Who"
nous étions allés à L.A., ce qui a rendu un album plus
cool, plus près des gens. Là nous étions en pleine campagne,
sans rien autour, sans télé.
L’ambiance de l’album sera donc plus triste ?
F.H. : Non, cela ne veut rien dire. L’album sera totalement différent
de nos précédentes productions. Cet album est comme un résurrection,
se retrouver isolés tous ensemble nous a ouvert de nouvelles voies.
Nous avançons par palier. "Good feeling" nous a propulsé
sur un premier palier, puis nous acons encore franchi une marche avec "The
Man Who", que nous avons encore exploré avec "The Invisible
Band", et là je pense que nous avons encore franchi un palier.
Est-ce que le nouvel album ressemble à la musique que vous aimez
entendre ?
F.H. : En fait, même si j’écoute beaucoup de musique,
je n’en achète pas. Je n’ai pas d’influences très
pointuse en matière de musique.
Le nouvel album est très dense, je pense. Il y aurait des choses à
dire tant musicalement que textuellement. Il y a cette chanson, "Piss the
fuck out !» (barrez vous !) qui apporte une dimension politique. D’ailleurs,
je ne suis pas un britannique, je me considère comme un écossais
européen.
Quelle est cette histoire qui a été racontée par le
NME où vous vous rendez dans un stade pour faire faire quelque chose
au public ?
F.H. : C’était pour la chanson "Piss the fuck out
!», quand nous avions terminé la chanson en studio j’ai eu
cette idée folle de chanter dans un stade et la foule reprenant le refrain…
N.I. : : Vous devez admirer son courage, faire chanter une chanson inconnue
à des supporters écossais, ce n’est pas évident !
F.H. : D’ailleurs, il y a une anecdote au stade. Quand je me suis rendu
sur la pelouse pour faire chanter la foule, les arroseurs automatiques se sont
mis en marche, mon ingénieur du son s’est mis à crier "attention,
attention aux jets d’eau" et moi je courrais partout pour éviter
la flotte ! Sur l’album le son de la foule sonne très bien.
Avez-vous entendu parlé du cover de "Sing" réalisé
par la chorale belge Scalla ?
F.H. : Non … Le seul cover dont nous avons entendu parlé
est celle de Jackie O’ [Jackass] qui a fait une version remix rap-techno
a capella. Ca nous bien fait rire. D’ailleurs nous la mettions à
la fin du concert, pour faire danser les gens…
Est-ce que Fran compte revenir seul sur scène, comme sur la dernière
tournée, pour jouer "Twentie" totalement un-plugged ?
F.H. : Non, c’était pour la deuxième tournée.
Vous l’avez vu une seule fois, mais nous l’avons fait en fait plus
de deux cent fois. En France et dans d’autres pays, la foule se tait et
écoute. C’était une autre paire de manche en Angleterre.
A Manchester le public ne fait que parler pendant tout le concert… |