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Interview  (Lille)  octobre 2003

En pleine tournée Les inrocks-Nokia, Vénus évoque son passé, qui s’il est récent nous semble être celui d’un groupe déjà rodé. En perpétuel questionnement artistique, le groupe nous parle de son cheminement artistique et des préceptes qui guident sa musique…

Entre le premier album, Welcome To The Modern Dance Hall, The Man Who Was Already Dead, et le nouveau Vertigone, pensez-vous qu’il existe une linéarité, une continuité, ou est-ce un enchaînement d’expériences un peu à part ?

Pierre (contrebasse) : The Man Who Was Already Dead était en tout cas une expérience, complètement différente. C’était un projet pour un concert unique, avec un orchestre, pour un soir, et c’est d’ailleurs pour cela qu’on a voulu en faire un disque pour avoir une trace. Mais il y a un esprit commun dans le travail de Vés, avec une évolution, d’autres idées, d’autres envies, de nouvelles sonorités. Marc pose différemment sa voix, entre Welcome To The Modern Dance Hall et Vertigone, il a un chanté plus posé qu’avant. C’est une évolution, tant au niveau de la musique que de l’écriture des textes. Le groupe est devenu quelqu’un qui a vécu des choses et par conséquent s’exprime différemment. C’est comme comparer la personne que j’étais à 20 ans et celle que je suis maintenant, je suis la même personne mais j’ai évolué, je ne pense plus la même chose par rapport aux mêmes sujets, mais ça reste moi, et dans la conception des albums, c’est le même principe.
Le groupe connaît une évolution. De notre côté, à Jean-Marc et à moi, le fait de s’investir dans un projet qui existait déjà, nous oblige à nous mettre au service de ce projet, et si ça fonctionne avec J.-M. et avec moi, c’est qu’on su intégrer ce qui existait. Marc est à l’origine des compositions (de 90% des textes).

Jean-Marc (batterie) : il existe depuis le début une identité forte, on ressent dans Vertigone une maturité, mais tout reste cohérent

Par rapport à la ligne acoustique de Vénus, dans un forma très pop, pouvez vous nous dire d’où ça vient, car une telle formation avec violon et contre bassiste n’est pas fréquente ? C’est un concours de circonstance ?

P. : Non, ce n’est pas si rare, du moins pas exceptionnel. A la base, Marc et Christian travaillaient ensemble, Marc avait laissé de coté sa guitare acoustique et Christian avait fait des études de violon, mais depuis avait joué dans des groupes, s’était mis à la guitare. Marc lui demande de prendre pour un morceau son violon, et puis pour un autre… La première formule de Vénus était avec basse électrique, mais ça ne fonctionnait pas bien, alors ils ont décidé d’essayer avec un contrebassiste. Ce désire d’acoustique est donc né sans se poser plus de questions que ça.

Et le format chanson a toujours existé ? Parce que avec un violon et une contrebasse on peut travailler sur des morceaux plus expérimentaux, plus rock progressif…

P. : Non, il n’y a que des chansons, le cadre a toujours été et est toujours celui de la chanson.

Pour revenir sur l’album The Man Who Was Already Dead, comment s’est déroulé le travail avec l’orchestre ? Etait-ce difficile ? Cela a-t-il été un long travail ?

P. : Non pas assez long ! Cette expérience s’est passée un peu dans l’urgence, ce qui n’aurait pas du ! On a par exemple reçu les dernières partitions la veille, à huit heures du soir. On est en outre de mauvais lecteurs, et on se retrouve tout à coup avec des partitions à lire, car bien sûr on ne jouait pas les mêmes parties qu’avant. Moi j’ai planché jusque trois heures du matin sur les partitions. Mais en tout cas au niveau de l’expérience c’était assez magique, jouer avec et au sein de l’orchestre.
Au sein de l’orchestre on était placé d’une manière particulière. Christian était avec les violonistes, moi j’étais à l’autre bout avec violoncelles et contre basse, Thomas le batteur de l’époque était avec le percussionniste classique, et Marc était un peu isolé, sur le devant. Il nous fallait participer à l’orchestre, jouer dans le son de l’orchestre.

Une expérience à réitérer ?

P. : Peut-être pas forcément, peut-être faire autre chose. Non, je suis très heureux de l’avoir vécu, c’est comme la première fois que tu joues en big band.

Est-ce que cette expérience vous a resservi pour Vertigone ?

P. : Je crois qu’elle a ouvert des portes au niveau des arrangements. On s’est rendu compte qu’on avait la capacité d’écrire pour faire un quatuor à cordes.
Elle a ouvert des portes sur des envies de sonorités qu’on n’aurait pas eues autrement. On a pu apporter de nouvelles idées sans pour autant refaire sur l’album le disque live. On a par exemple sans complexes utilisé des timbales, une flûte, un quatuor…

On ressent dans Vertigone une certaine densité assez rare. Est-ce que le fait de jouer avec un orchestre, qui amène forcément une densité musicale, vous a influencé à tel point de vouloir reproduire cela sur Vertigone ?

P. : Non, enfin pas consciemment par rapport au fait d’avoir joué avec l’orchestre. On en n’a pas reparlé en se disant il faut le faire. On s’est laissé allé à ce qu’on avait envie de faire à ce moment là, c’était l’énergie du moment, plus qu’un plan discuté. Mais c’est vrai, quand on réécoute les morceaux on retrouve quelque chose de dense, pas forcément dans la quantité d’instrument mais dans la manière de jouer. On trouvait déjà ça dans le premier album, quelque chose de très dense avec quatre instruments.

Avez vous travaillé avec un producteur pour Vertigone ?

J.M. : Non. Nous travaillons de manière démocratique, chacun expose sa vue. Après on cherche à faire ressortir le meilleur. Tout le monde a envie que l’album soit le mieux possible.

P : Souvent Marc est à la base des morceaux et arrive avec une idée précise, préconçue de ce qu’il veut entendre. Alors il arrive en studio et nous demande d’essayer de le reproduire ce qu’il entendait. Parfois cela fonctionne et on lui dit « c’est super », mais à d’autre moment ça ne passe pas alors on lui fait comprendre, on retravaille, on fait des propositions et puis on équilibre. Mais comme nous sommes tous investis dans le projet, il faut faire quelque chose qu’on aura envie de jouer et de défendre !
Si une personne nous guide, nous dit il faut jouer ainsi, alors on se retrouver presque dans une position d’interprète, et ça n’a pas d’intérêt.

Cette cohésion a joué pour Vertigone par rapport à la mauvaise passe qu’a connu Vénus ?

P. : Oui, en fait il y a toujours eu cette cohésion, moi je suis là depuis quatre ans. Parfois, c’est vrai l’ego prend du terrain, mais on retombe toujours sur cette volonté commune d’avancer ensemble. Ton ego, tu dois le mettre de côté.
Il faut qu’à la fin de chaque morceau chaque membre du groupe soit enthousiaste à 100% Si un membre dit : « oui c’est pas mal, mais moi je n’aime pas trop », cela n’a aucun intérêt. C’est en fait la posture du musicien de studio, mais ce n’est pas notre cas.

Jean-Marc, en tant que nouveau batteur, et au regard de ton expérience passée, très riche, quel a été ton apport dans Vénus ?

J.M. : Je ne suis peut-être pas la personne la plus objective pour répondre ! Au moment où je suis venu, ce que j’ai apporté est peut-être une certaine distance par rapport à ce qu’ils étaient en train d’enregistrer. Ils m’ont envoyé les morceaux avant que j’arrive, et de mon côté j’ai composé des passages de batterie, que je leur ai présenté. C’était par moment très loin de ce qu’il y avait avant, de ce qu’ils avaient imaginé. J’ai participé des fois à déplacer un peu leur avis, à leur dire : « regarde avec ça, c’est pas mal ». Il y a définitivement eu une approche différente.
En tout cas moi cela m’a apporté beaucoup car la musique de Véus est très teinté, pleine de couleurs, avec des ambiances très différentes, des instruments variés.

Et un avis objectif ?

P. : Ah, moi je ne l’aurai pas non plus ! Non, sérieusement, l’arrivée de Jean-Marc était assez fabuleuse, elle remettait en cause pas mal de chose, comme nous montrer que ça peut sonner autrement. De mon côté il m’a fait changer pas mal de lignes de basse, car il fallait changer, on pouvait faire autrement, et ça rendait bien ! En fait avant que Jean-Marc n’arrive nous avions déjà passé trois mois à composer, et son arrivée a un peu ouvert non pas les plaies mais en tout cas a ouvert un débat. On a laissé passer du temps, et on a évolué. C’est encore ce qui se passe aujourd’hui quand on travaille pour les concerts. Mais le plus flagrant ça a été pour les vieux morceaux, c’était un non-sens de les jouer de la même manière qu’il y a trois ans, et tout à coup c’est comme redécouvrir le morceau, et retrouver l’essence de la chose. Et c’est vraiment en grande partie grâce à la fraîcheur de Jean-Marc.

Par rapport au succès critique et par rapport aux évènements qu’a connu Vénus, quelle est votre réaction face aux excellentes critiques ?

P. : Ce serez une erreur de dire qu’on s’en fout. Ca fait plaisir de « flatter son ego » ! Non c’est surtout d’avoir réaliser un travail auquel tu crois et de pouvoir le partager. Bon il est vrai que, par rapport à nos déboires, j’ai eu la trouille, je me disais que le disque n’allait jamais sortir. Et puis il était enfin sorti, et il était déjà loin dans ma tête [ndr : la maison de sique italienne de Vénus ayant déposé le bilan, le disque est sorti un an après sa réalisation en studio]. Les critiques m’ont donné envie de continuer. Lors de nos premiers concerts à Rennes lors des Transmusicales, ou on a reçu un super accueil du public, tu as l’impression de ne pas avoir perdu ton temps tant dans la conception que dans les batailles pour que l’album sorte ! Mais on n’a pas été que encensé ! Et ça fait du bien aussi, quand les critiques sont constructives.

Mais vous en aviez quand même besoin ?

P. : Oui, c’est certain.

J.M. : Un an avant la sortie de l’album, on se demandait ce qui allait arriver, mais en tout cas on avait le sentiment d’avoir enregistré quelque chose de bien, notre force résidait là dedans, on y croyait vraiment.

Une mauvaise critique aurait pu vous tuer…

P. : Oui mais la volonté pour sortir l’album vient du fait que nous on y croyait. En tout cas les critiques il faut les lire avec distance.

Au niveau de l’adaptation scénique de l’album, et de la tournée qui est en route depuis fin décembre, comment s’est passé le passage à la scène de Vertigone, et comment faites-vous par exemple pour jouer du Vertigone dans un festival comme Dour, en plein air ?

P. : On a voulu prendre à contre-pied les festivals ! Dans le sens où plutôt que d’essayer de jouer plus fort, on a voulu jouer moins fort, et donc nous étions plus acoustiques encore ! On avait envie d’aller dans cette direction, c’est né d’une tournée de FNAC, où là on jouait quasiment unplugged.

Et à pour le trimestre à venir, vous avez gardé le même chemin acoustique ?

P. : Non, on a de nouveau revu notre « ligne éditoriale » [rire] ! Il est intéressant que chaque chanson ait une vie et que donc elle évolue, et en la jouant de nouvelles idées arrivent… Dans chaque album il y a une vie, cette vie ce sont les concerts.

C’est l’exemple de She’s so disco qui à Dour a été joué très acoustique, et donc quasi transfigurée..

P. : Oui, c’est très gratifiant pour un musicien de pouvoir évoluer et faire évoluer ce qu’il a créé!Et c’est aussi intéressant pour le public qui ne va pas en concert pour qu’on lui serve la version album.

D’où vient ce dynamisme belge ? C’est un terme un peu galvaudé, celui de la scène belge, mais pourtant c’est une réalité. Comment un « si petit pays » (sic) est-il aussi actif ? Je désire surtout mettre cette question en rapport avec le problème de l’intermittence qui a traversé la France cet été…

P. : Oui on compte beaucoup moins sur l’Etat !

Et pourtant ça marche ?

P. : Oui,on a beaucoup moins de sous, de subsides, il n’existe pas de statut d’intermittent. L’artiste n’est pas reconnu entant que profession. Ca donne parfois plus la gniac quand tu dois te débrouiller, que quand tu as des moyens… Mais en même temps, la scène belge, je ne sais pas ce que c’est…

J.-M. : Oui, la Belgique fourni un contre exemple, tout comme l’Angleterre, le Danemark… Il n’y a qu’en France que ce système existe ! Mais il est aussi envié par tout le monde. Ce qu’il faudrait c’est même un alignement des autres pays européens sur la France qui a trouvé un système, imparfait certes, mais qui permet une reconnaissance de l’artiste.
Aujourd’hui encore les revendications continuent, et il y a de bonnes propositions. Par exemple ce n’est pas normal que tout le monde profite de ce système, mais il faut conserver et approfondir le système de solidarité envers les artistes qui gagnent moins, qui percent. On a tous commencé un jour, dans la galère. Ce serait plus sain s’il y avait un système d’entraide.

Enfin, concernant l’avenir, existe-t-il un projet, voulez vous refaire un album de transition comme après Welcome To The Modern Dancehall?

P. : On a encore pas mal de travail à faire sur cet album !

J.M : Non, en fait on va splitter et faire un come back médiatique dans dix ans… [rires]

Donc il n’y a rien d’écrit ?

P. : Non

[entrée de Marc Huyghens, le chanteur-compositeur]

Marc : non, rien d’écrit !

P. : On n’est pas de ces groupes qui composent en tournée. Quoique parfois des idées nouvelles sont nées en tournée ; c’est le cas de Beautiful Day. Quand on tournait il y a trois ans, Marc avait sa mandoline, et au soundcheck il jouait toujours le petit riff qu’il fait dans le refrain… Chacun a trouvé ça joli, et c’est comme ça qu’est née la chanson !

 

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